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Afrique du Sud: une ministre défie l'organisme anti-corruption

Afrique du Sud: une ministre défie l'organisme anti-corruption

Une ministre sud-africaine a annoncé dimanche qu'elle allait demander en justice la rectification d'un rapport sur elle de la médiatrice de la République, nouvelle salve gouvernementale contre cette institution dont la lutte anti-corrution gêne le pouvoir.

"Je vais demander à la Haute Cour du Gauteng Nord de déclarer que le rapport, son contenu et ses recommandations, soient revus, corrigés et/ou laissés de côté", a déclaré cette ministre, Tina Joemat-Petterson (Agriculture et Pêche), lors d'une conférence de presse.

Elle a évoqué "de nombreuses lacunes et inexactitudes" dans ce document la critiquant pour sa mauvaise gestion dans des appels d'offre.

La médiatrice de la République Thuli Madonsela, chargée des affaires de corruption et de dysfonctionnements publics, sera au centre de l'attention mercredi, jour de la publication, attendue avec effervescence, de son rapport ultra-sensible sur la rénovation de la propriété familiale du président Jacob Zuma.

A quelques semaines des élections du 7 mai, l'image de l'ANC, le parti au pouvoir depuis 20 ans, est ternie par ce scandale concernant la résidence privée du président à Nkandla, dans sa province natale en pays zoulou, luxueusement agrandie aux frais du contribuable tandis que les voisins n'ont ni eau ni électricité.

La médiatrice "peut s'attendre à encore plus de vitriol déversé sur son rapport" (Sunday Times) et à ce que le gouvernement "nie toute implication de M. Zuma et répète que Madonsela n'est pas un tribunal" (Sunday Independant), prédisaient dimanche plusieurs éditorialistes.

Un poids lourd de l'ANC, le ministre du Plan Trevor Manuel, ex-ministre des Finances de Nelson Mandela et aujourd'hui sur le départ, a critiqué ces attaques incessantes contre les institutions de la jeune démocratie sud-africaine.

"On n'a pas à aimer la personne, mais on doit respecter sa fonction. Si on ne comprend pas ça, on affaiblit l'institution et la démocratie aura toujours du mal à se battre si on affaiblit ses institutions", a-t-il dit au Sunday Times.

"On n'attaque pas la médiatrice de la République mais on la critique quand on pense qu'on doit le faire", a rétorqué le secrétaire général de l'ANC Gwede Mantashe, donnant le ton de la semaine à venir.

En décembre, une commission d'enquête gouvernementale avait blanchi par avance le président Zuma dans l'affaire de Nkandla, après sa mise en cause par une version préliminaire du rapport de la médiatrice qui l'invitait à rembourser une partie des dépenses.

clr/mba

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