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Marois exige que Couillard promette un référendum (VIDÉO)

Marois exige que Couillard promette un référendum (VIDÉO)

BOUCHERVILLE, Qc - Sans souffler mot de son calendrier référendaire, Pauline Marois exige en revanche que Philippe Couillard s'engage à tenir un référendum sur toute nouvelle proposition constitutionnelle.

Au 11e jour de la campagne électorale, la chef péquiste a sonné la charge contre son adversaire libéral qu'elle accuse de vouloir intégrer le Québec dans le giron constitutionnel — le Québec n'a pas signé la constitution de 1982 — sans consulter la population.

De passage au Journal L'itinéraire dans la circonscription montréalaise Sainte-Marie-Saint-Jacques, Mme Marois a interpelé directement son rival fédéraliste, exigeant qu'il mette cartes sur table.

«Il est temps que le chef soit honnête et franc. Il doit garantir que les Québécois auront le dernier mot, il doit nous garantir qu'avant de signer la constitution canadienne, il consultera les Québécois au moyen d'un référendum. Il est temps que M. Couillard réponde à ces questions», a soutenu la leader péquiste.

L'Alberta et la Colombie-Britannique sont tenues de consulter leur population par référendum sur d'éventuels changements constitutionnels, a rappelé Mme Marois, qui voit mal comment les Québécois pourraient être laissés en plan sur une question touchant leur avenir.

«C'est quand même incroyable de penser que dans la tête de Philippe Couillard, les Albertains pourront se prononcer sur l'avenir du Québec mais pas les Québécois. Moi, je me suis engagée à consulter les Québécois qui auront le dernier mot quoi qu'il arrive», a-t-elle dit.

Les Québécois ont peut-être l'assurance d'être consultés par le gouvernement péquiste mais Mme Marois refuse de les informer du calendrier. Même si l'entrée en scène de Pierre Karl Péladeau a soulevé l'enthousiasme des militants souverainistes de la première heure, la chef péquiste évite de promettre ou d'exclure la tenue d'un référendum sur la souveraineté advenant la réélection de son gouvernement.

Elle continue de marteler que l'enjeu du scrutin du 7 avril ne porte pas sur la question nationale mais sur l'élection d'un gouvernement «responsable» à la tête du Québec.

«Le vrai débat, c'est l'élection d'un gouvernement pour diriger le Québec, pour proposer aux Québécois une vision, des actions concrètes pour améliorer le sort des plus mal pris, de ceux qui sont laissés sur le bord de la route (...) pour proposer des défis stimulants, nous avons une politique économique en quatre volets, c'est à ça qu'est conviée la population québécoise, voter pour un gouvernement responsable», a-t-elle dit.

Se faisant, la leader souverainiste contredit l'ancien premier ministre péquiste Jacques Parizeau qui estime, dans une lettre ouverte publiée vendredi, que l'arrivée du baron des médias au Parti québécois a le mérite de replacer la souveraineté «au centre des débats».

Mme Marois a dit avoir lu la lettre de M. Parizeau mais tire une conclusion différente du message.

«Je suis très heureuse de constater que M. Parizeau salue l'arrivée de Pierre Karl Péladeau dans notre formation politique, c'est quelqu'un qui va apporter une contribution considérable à notre équipe», s'est-elle limitée à déclarer.

Au chapitre des engagements électoraux, Mme Marois a répété les mesures déjà annoncées par son gouvernement pour lutter contre l'itinérance. Une enveloppe d'une cinquantaine de millions $ sera allouée à cet effet dans les semaines suivant la réélection du Parti québécois, a-t-elle promis.

En outre, des investissements sont prévus au budget déposé tout juste avant les élections pour la construction de 3250 logements sociaux dont 500 seront réservés aux itinérants.

En après-midi, Mme Marois s'est livrée à un bain de foule dans un centre commercial de Boucherville où elle est tombée nez à nez avec une jeune femme opposée à la charte des valeurs.

Étudiante en droit international, Samar Assoum a reproché sans détour à la chef péquiste de diviser les Québécois avec le projet de charte et d'occulter les «vrais» problèmes que sont entre autres le décrochage scolaire et le manque de médecins.

Mme Marois, qui avait jusque-là reçu bon accueil, a écouté poliment et fait valoir que son parti était «respectueux de toutes les religions».

La femme musulmane de 24 ans, qui ne porte pas le voile, en a remis un peu plus tard devant les journalistes.

«Pourquoi les infirmières ne pourraient pas porter le voile? On manque d'infirmières, on manque de spécialistes et vous, vous êtes en train de regarder la forme. Ce qui est important, c'est ce qu'il y a dans la tête de la femme, non sur ce qu'il y a sur sa tête», a-t-elle lancé avec fougue.

D'origine libanaise, l'étudiante a aussi condamné les propos de la candidate péquiste dans la circonscription de Gouin, Louise Mailloux, qui a assimilé le baptême et la circoncision à un «viol», dans l'un de ses ouvrages.

Incidemment, le Parti Québécois a publié un communiqué au même moment dans lequel Mme Mailloux présente ses excuses.

«Concernant mes déclarations sur certaines pratiques religieuses, je tiens à dire que je n'ai jamais voulu offenser ou blesser qui que ce soit. Si tel est le cas, je m'en excuse très sincèrement», a souligné la militante laïciste.

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