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Hongrie : l'opposition joue de malchance avant les élections

Hongrie : l'opposition joue de malchance avant les élections

L'opposition de gauche hongroise, en mauvaise posture en vue des législatives du 6 avril face à Viktor Orban, a subi un coup dur samedi en étant contrainte par les intempéries à annuler une grande mobilisation de ses partisans.

Alors qu'un vent violent soufflait à Budapest et qu'une tempête était annoncée, les organisateurs ont "décidé de ne pas prendre de risques" et ont reporté leur rassemblement au 30 mars.

La gauche espérait attirer des dizaines de milliers de personnes samedi sur l'Avenue de la Liberté de la Presse, un choix éminemment symbolique pour ce qui devait être son dernier rassemblement de grande ampleur, et au cours duquel elle voulait concentrer ses attaques sur M. Orban, le Premier ministre sortant conservateur.

Le choix de la date du 15 mars était quant à lui aussi symbolique. La date marque à la fois l'anniversaire du soulèvement de 1848 et la journée de la liberté de la presse.

"L'enjeu de la manifestation est important pour l'opposition, qui doit démontrer que sa campagne est efficace, qu'elle est capable de faire preuve d'unité et de mobiliser ses sympathisants", avait expliqué vendredi à l'AFP le politologue Csaba Toth, de l'institut Republikon.

Dans la matinée, sous le soleil, Viktor Orban a pu, quant à lui, prononcer un discours pugnace devant le Parlement, en présence de 5.000 de ses partisans réunis sous des drapeaux historiques.

M. Orban a assuré que les élections à l'issue desquelles il espère s'assurer un deuxième mandat allaient "forger le destin de la Hongrie".

Il a comparé sa victoire de 2010 au soulèvement de 1848 contre le pouvoir de la dynastie autrichienne des Habsbourg et à l'insurrection de Budapest écrasée par les chars soviétiques en 1956. Ses opposants, a-t-il lancé, sont "les ennemis de la liberté".

Il y a deux ans, Viktor Orban avait choisi cette tribune pour fustiger l'Union européenne (UE), alors que Bruxelles l'accusait de museler les médias, et d'imposer des réformes liberticides de la justice et de la banque centrale notamment.

Les conservateurs comptent organiser une ultime démonstration de force le 29 mars, au cours d'une "marche pour la paix" organisée par une organisation non-gouvernementale proche du Fidesz.

L'alliance électorale de la gauche et de formations libérales a été officialisée dans la douleur à la mi-janvier, bien tardivement aux yeux des analystes.

L'attelage du socialiste Attila Mesterhazy, challenger principal de Viktor Orban et de son parti Fidesz, et des ex-chefs de gouvernement Ferenc Gyurcsany (2004-2009) et Gordon Bajnai (2009-2010), pâtit également de l'omniprésence du Fidesz dans les médias et dans la rue, où ses affiches tournent en dérision les adversaires de M. Orban.

Le dernier sondage du 13 mars de l'institut IPSOS crédite le Fidesz de 32% des intentions de vote (contre 30% début février), l'alliance de 23% (inchangé), le parti d'extrême droite Jobbik de 11% (contre 9%).

"Les sympathisants de la gauche sont moins déterminés à voter que ceux de la droite, c'est un grand problème" pour l'opposition, souligne Csaba Fodor, politologue de l'institut Nezopont Intezet.

"Tout peut arriver en trois semaines", estime toutefois M. Toth qui n'exclut pas une remontée de l'opposition, y compris du Jobbik, qui a entrepris de polir son image sulfureuse ces derniers mois.

mg-ilp-cs/sym

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