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Venezuela : le pouvoir durcit le ton et promet des "mesures drastiques"

Venezuela : le pouvoir durcit le ton et promet des "mesures drastiques"

La police vénézuélienne a multiplié jeudi les perquisitions et interpellé six "criminels", a annoncé le président Nicolas Maduro, en butte depuis plus de cinq semaines à une contestation étudiante contre laquelle il a promis des "mesures drastiques".

Le mouvement de protestation entamé le 4 février à San Cristobal, dans l'ouest du pays, contre la criminalité galopante (65 meurtres par jour en 2013, selon l'ONG locale Observatoire de la violence), a fait officiellement 28 morts et quasiment 400 blessés.

"Nous avons procédé à des perquisitions dans des lieux où étaient cachés ces criminels et nous avons fait six prisonniers. Nous avons saisi des armes, du C4 (un explosif), des bombes (incendiaires) et nous poursuivons les fouilles", a-t-il déclaré lors d'une cérémonie publique, sans préciser l'identité des personnes arrêtées.

Plus tôt dans la journée, en marge du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, la procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega Diaz, avait annoncé que 28 personnes avaient été tuées depuis le début des troubles, 365 blessées - dont 109 membres des forces de l'ordre - et que 106 personnes - dont 15 policiers - étaient encore sous les verrous.

Lancée par des étudiants puis relayée par l'opposition, la mobilisation a fait tache d'huile dans tout le pays dépassant toutefois rarement les quelques milliers de manifestants, dont les revendications s'étendent désormais à la mauvaise situation économique (pénuries et inflation), ainsi qu'aux maltraitances policières.

Une quarantaine d'enquêtes pour violations des droits de l'homme ont également été ouvertes, a précisé Mme Ortega Diaz.

Chaque jour, le Venezuela connaît son lot de manifestations, de blocages de rues et d'escarmouches entre manifestants radicaux et forces de l'ordre, auxquels se mêlent parfois des hommes armés non identifiés, dont les deux camps se renvoient la responsabilité.

"A l'aube, la Garde nationale a pris (le quartier) de El Trigal dans (la ville de) Valencia", à 150 km à l'ouest de Caracas, où trois personnes - deux civils et un policier - ont été tuées par balle mercredi, a ajouté M. Maduro.

"Je vais prendre des mesures drastiques contre ces secteurs qui attaquent et tuent le peuple vénézuélien", avait prévenu mercredi le président socialiste, élu sur le fil en avril 2013, dans la foulée du décès de son mentor, le charismatique Hugo Chavez (1998-2013).

Parallèlement, le président a réitéré ses appels au dialogue à l'adresse de l'opposition, qui refuse pour l'heure de participer aux "conférences pour la paix" organisées par les autorités.

"Personne n'accepte un monologue ni les directives d'un gouvernement qui a décidé de résoudre la crise en faisant des morts, des blessés, des tortures, des arrestations, des détenus", s'est justifié sur Twitter le chef de file de l'opposition anti-chaviste, le gouverneur Henrique Capriles, perdant des deux dernières présidentielles (octobre 2012 et avril 2013).

"Si le gouvernement ne veut pas prêter attention au peuple, ce qu'il nous reste, c'est bloquer la rue", a affirmé un des meneurs étudiants, Juan Requesens, assurant n'avoir jamais reçu d'invitation formelle du président Maduro pour dialoguer.

"Monsieur le président, ayez l'honneur de céder le premier pour parvenir à la paix", a suggéré sur Twitter l'analyste politique Luis Vicente Leon.

A l'étranger, les 12 ministres des Affaires étrangères de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) ont décidé mercredi à Santiago du Chili et avec l'aval de Caracas de créer une commission pour favoriser le dialogue au Venezuela.

Les Etats-Unis, premier partenaire commercial du pays détenteur des plus importantes réserves de pétrole au monde, ont également à nouveau fait entendre leur voix, jeudi, le secrétaire d'Etat John Kerry appelant à cesser "cette campagne de terreur".

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