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Soudan: deux importants chefs rebelles condamnés à mort par contumace

Soudan: deux importants chefs rebelles condamnés à mort par contumace

Un tribunal soudanais a condamné à mort par contumace jeudi deux chefs d'un important groupe rebelle et 15 autres personnes, après la suspension de pourparlers entre ce mouvement et Khartoum, a indiqué un avocat.

Ces chefs sont Malik Agar, un ancien gouverneur du Nil Bleu devenu le chef de la branche nord du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM-N), et Yassir Arman, secrétaire général de ce mouvement qui combat les troupes gouvernementales dans les Etats du Kordofan-Sud et du Nil Bleu depuis près de trois ans.

Au total, "17 personnes ont été condamnées à contumace à être exécutées par pendaison dont Malik Agar et Yassir Arman", a déclaré l'avocat, Al-Tigani Hassan, présent pour le délibéré rendu à Singa, chef-lieu de l'Etat du Sennar, voisin de ceux du Kordofan-sud et du Nil Bleu, situées à la frontière du Soudan du sud.

Tous les accusés appartiennent au SPLM-N et ont été condamnés pour "terrorisme, possession d'armes" ou autres chefs d'accusation, mais ils n'étaient pas représentés devant la Cour, a précisé Me Hassan, membre d'un comité d'avocats défendant 78 autres membres du SPLM-N qui sont en détention.

Parmi ces derniers, civils ou militaires, 31 ont été acquittés, 46 condamnés à la prison à vie, et un condamné à mort, a-t-il précisé.

Le SPLM-N a rejeté ce verdict comme "sans fondement". "C'est du théâtre (...) Personne ne reconnaîtra cela", a déclaré à l'AFP le porte-parole du groupe, Arnu Ngutulu Lodi.

Ce verdict a été rendu à l'issue de neuf mois de procès. Il intervient deux semaines après l'ajournement de négociations entre Khartoum et le SPLM-N menées sous la houlette de l'Union africaine à Adis-Abeba.

M. Arman est le chef de la délégation du SPLM-N aux pourparlers.

Les négociations sont dans l'impasse mais l'UA a donné aux deux camps jusqu'au 30 avril pour parvenir à un accord de paix. L'organisation n'évoque pas cependant d'éventuelles sanctions si aucun accord n'est conclu avant cette date butoir.

Les discussions ont repris en février à Addis Abeba, où est situé le siège de l'UA, après une interruption de plus d'un an. Une nouvelle session a eu lieu le 2 mars mais a duré deux jours, les deux parties se renvoyant la responsabilité de cet échec.

Les discussions visent à mettre fin à trois ans d'un conflit dans le Kordofan-Sud et le Nil Bleu, qui touche plus d'un million de civils.

Comme au Darfour (ouest du Soudan), les rebelles du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu s'estiment politiquement et économiquement marginalisés par le régime du président Omar el-Béchir dominé par les Arabes.

M. Béchir a appelé fin janvier à un large dialogue national, incluant les rebelles armés.

Selon l'ONU, les combats qui touchent sporadiquement le Kordofan-Sud et le Nil bleu ont provoqué une grave crise humanitaire.

Et depuis 2011, aucune aide humanitaire n'a pu parvenir aux zones tenues par les rebelles alors que les autorités soudanaises ont restreint l'accès des travailleurs humanitaires, journalistes et diplomates étrangers aux zones de conflit.

Il n'existe pas de bilan des victimes des combats au Kordofan et au Nil-Bleu.

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