Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Andrej Kiska, un philanthrope qui rêve de la présidence slovaque

Andrej Kiska, un philanthrope qui rêve de la présidence slovaque

Andrej Kiska, un millionnaire slovaque philanthrope, mise sur son image de novice en politique jamais éclaboussé par des scandales, pour défier le Premier ministre de gauche Robert Fico dans la course à la présidentielle.

Les sondages d'opinion attribuent des chances solides à cet autodidacte de 51 ans, magnat des crédits de consommation recyclé en bienfaiteur professionnel, lors de l'élection présidentielle dont le premier tour est prévu samedi.

"Coeur, cerveau et caractère", clament les affiches vantant les qualités de cet homme remarié et père de quatre enfants, dans ce pays post-communiste d'Europe centrale de 5,4 millions d'habitants.

S'il réussit son pari, ce centriste deviendra le premier président non-communiste et n'appartenant à aucun parti politique, depuis l'indépendance du pays en 1993 suite à la partition à l'amiable de l'ex-Tchécoslovaquie.

Gardant la tête froide face aux attaques de ses détracteurs qui lui reprochent son inexpérience, il se présente comme un candidat ayant les pieds sur terre, prêt à défendre les électeurs déçus par des scandales de corruption qui avaient éclaboussé la droite slovaque fin 2011.

"Les politiciens traditionnels ne s'occupent pas des vrais problèmes des gens. Voilà pourquoi j'ai décidé de briguer la présidence, pour essayer de changer tout cela", confie-t-il à l'AFP.

M. Kiska mise sur une campagne adressée à ces électeurs qui "cherchent quelqu'un qui ne les a pas encore déçus", estime Pavol Haulik, responsable de l'institut de sondages MVK à Bratislava.

Originaire de Poprad, une ville pauvre située au creux des montages de Hautes Tatras dans le nord du pays, ce candidat à la présidentielle se veut meilleur défenseur des gens ordinaires que les politiciens de la riche et lointaine capitale Bratislava.

L'histoire de ce self-made-man et sa réussite financière constitue aussi un point fort auprès des électeurs, selon les analystes.

Peu après la disparition du rideau de fer lors de la "Révolution de velours" de 1989, il quitte sa terre natale pour s'installer aux Etats-Unis.

Il trime durement dans le bâtiment et le commerce pour joindre les deux bouts, ce qui sera pour lui une "précieuse leçon de vie". Il qualifiera son aventure américaine d'"aller-retour en enfer".

Il regagne la Slovaquie en 1992 pour lancer avec succès deux sociétés de microcrédit, Triangel et Quatro, profitant d'un boom de la consommation sur un marché libre florissant dans son pays.

En 2005, il vend ses parts à la banque slovaque VUB détenue par l'italien Intesa Sanpaolo et utilise alors sa fortune pour lancer "Dobry Anjel" ("Bon Ange"), organisme de bienfaisance se proposant d'aider les enfants malades en phase terminale.

Sacré "Manageur de l'année" en Slovaquie en 2006, il obtient une deuxième haute récompense en 2011 pour son engagement dans la philanthropie.

Fort de cette bonne réputation, il annonce en 2012, bien avant ses concurrents, sa candidature présidentielle.

Andrej Kiska argue que la richesse de son expérience dans les affaires et la charité l'emporte sur son statut de novice dans l'arène politique.

L'amélioration des services de santé publiques et la protection sociale figurent parmi les objectifs de celui qui promet de renoncer à son salaire présidentiel pendant la totalité de son mandat quinquennal, pour en faire don à des oeuvres de bienfaisance.

S'il est élu, cet euro-enthousiaste assure qu'il fera contre-poids, en tant que président centriste, au gouvernement de gauche de Robert Fico, chef du parti social-démocrate Smer-SD qui contrôle le Parlement monocaméral slovaque.

"Je pense que celui à qui la vie a beaucoup donné, a l'obligation de donner en retour", souligne-t-il.

tab-mas-jma/ea/mrm/mf

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.