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Venezuela : heurts à Caracas, nouveau mort dans le nord

Venezuela : heurts à Caracas, nouveau mort dans le nord

Etudiants protestataires et forces de l'ordre s'affrontaient mercredi dans le centre de Caracas dont l'accès avait été interdit par le président Nicolas Maduro, un mois après le début de la contestation dans la capitale, alors qu'un nouveau décès était signalé dans le nord du pays.

Prétendant accéder au siège de la Défenseure du peuple, dans le centre-ville "chaviste" dont l'accès était bloqué par environ 300 policiers anti-émeute postés sur une avenue, plusieurs dizaines de manifestants s'en sont pris aux forces de sécurité.

Aux jets de pierre et cocktails Molotov ont répondu des grenades lacrymogènes et des canons à eau, provoquant la fuite de la majorité des manifestants vers un campus à proximité.

Dans le même temps, les autorités de l'Etat de Carabobo ont rapporté le décès par balle d'un jeune homme de 20 ans à Valencia (nord).

Le gouverneur Francisco Ameliach, membre du parti socialiste au pouvoir, a affirmé sur la télévision officielle que "des francs-tireurs avaient ouvert le feu sur leurs propres troupes qui érigeaient une barricade et que malheureusement, il y a un mort et plusieurs blessés".

Mais selon la presse locale, Jesus Enrique Acosta, étudiant à l'université de Carabobo, a été tué d'"une balle dans la tête" alors qu'il se trouvait à proximité de chez lui, où se déroulait une manifestation. Selon ses proches, il "ne participait pas aux protestations".

Il s'agit officiellement de la 22e victime depuis le début du mouvement, le 4 février.

Avant les affrontements, à Caracas, la foule d'environ 3.000 personnes, selon l'AFP, partie du quartier Bello Monte (est) scandait notamment : "Qui sommes-nous ? Des étudiants ! Que voulons-nous ? La liberté".

Mardi soir, M. Maduro avait averti que "cette marche (opposante) n'était pas autorisée" et que les manifestants seraient empêchés de gagner le centre-ville, afin de rallier les locaux du Défenseur du peuple, où ils risquaient de croiser les étudiants proches du pouvoir convoqués par le ministre de l'Education, Hector Rodriguez, défilant vêtus de rouge, la couleur du pouvoir.

Les manifestants demandent la démission de la Défenseure du peuple, Gabriela Ramirez, chargée de faire respecter les droits des citoyens face à l'Etat, lui reprochant d'avoir appelé à faire la différence entre des cas de mauvais traitements par la police et d'éventuels cas de tortures.

"Cela fait un mois que nous sommes dans la rue et nous continuons d'exiger la libération immédiate des compagnons arrêtés, qu'on donne une réponse aux cas de tortures, que soient sanctionnés les responsables des meurtres commis au cours de ce mois", a déclaré à l'AFP Hilda Ruiz, l'un des dirigeants étudiants, de l'Université centrale de Caracas.

La grogne a débuté après la tentative de viol d'une étudiante sur le campus de San Cristobal. Visant d'abord l'insécurité, les revendications se sont ensuite étendues à l'inflation (56% en 2013), aux pénuries de biens de consommation courante et aux dénonciations d'abus policiers.

Un millier de protestataires ont été interpellés, dont la majorité a toutefois été relâchée. Plus d'une dizaine de membres des forces de l'ordre ont d'ailleurs été placés sous les verrous, certains accusés de la mort de manifestants.

Lors de sa nouvelle émission de radio "En contact avec Maduro" qui sera retransmise régulièrement par la Radio Nationale du Venezuela (publique), le président a annoncé mardi qu'il interdirait dorénavant toutes les marches de l'opposition dans le centre de la capitale, à majorité "chaviste" tant que les militants radicaux continueraient à monter des barricades dans l'est (opposant) de Caracas et tant que l'opposition "refusera de dialoguer".

Illustrant la préoccupation de la communauté internationale, les ministres des Affaires étrangères des 12 pays de l'Union sud-américaine (Unasur) doivent se réunir mercredi à Santiago du Chili pour former une commission visant à encourager le dialogue au Venezuela.

Première cible de la grogne, le président Maduro, élu de justesse en avril dernier, n'a de cesse de dénoncer une "tentative de coup d'Etat" fomentée avec l'aide des Etats-Unis.

Selon des analystes, cette longue période de contestation est toutefois loin de conduire à la chute du gouvernement Maduro. Mais "les mobilisations sont parvenues à nuire à l'image du gouvernement, elles l'ont exposée à l'opinion publique nationale et internationale", a estimé le politologue John Magdaleno, interrogé par l'AFP.

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