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«Maïna», une avant-première dans le Grand Nord (PHOTOS)

«Maïna», une avant-première dans le Grand Nord (PHOTOS)
Equinoxe

Kuujjuaq – Comme un retour aux sources (gelées), c’est au cœur du désert blanc que Michel Poulette est venu présenter en avant-première Maïna, son nouveau film tourné en grande partie à Kuujjuaq. Le réalisateur de Louis 19 était accompagné des acteurs Peter Miller, Ipellie Ootoova, Natar Ungalaak et de Dominique Demers, l’auteure du roman historique éponyme dont s’inspire le long métrage. Le Huffington Post Québec était sur les lieux.

Ils se sont déplacés jeudi dernier en grand nombre dans la salle de cinéma de l’hôtel de ville pour assister au visionnement de Maïna qui met en scène une distribution entièrement autochtone. Jeunes, adultes, parents, filles et garçons, la petite communauté de Kuujjuaq, maire compris, ne voulait pas manquer l’occasion de voir une œuvre dont la trame se déroule en territoire inuit.

Mais, les esprits du froid ne sont pas si faciles à apprivoiser et les problèmes techniques ont commencé à s’additionner figeant soudainement l’image sur un gros plan de Peter Miller qui a bien fait rire les jeunes et le principal intéressé.

Tout s’est finalement bien arrangé et la bobine a pu repartir sans accrocs. Dès les lumières éteintes, l’ouverture du film a laissé apparaître sur le grand écran une citation implacable de l’écrivain H. P. Lovecraft : «La peur de l’inconnu est la plus vieille et la plus forte des émotions humaines».

La table est mise puisque l’œuvre composée de dialogue en innu et inuktitut avec une narration en français ou anglais se situe 600 ans en arrière, bien avant l’arrivée de Jacques Cartier, et raconte l’histoire d’une crainte ancestrale qui ne cesse depuis de faire l’actualité à travers le monde.

Choc des civilisations

Maïna s’attarde sur deux communautés autochtones, les Inuits et les Innus. On y suit les aventures initiatiques de Maïna (Roseanne Surpernault), fille d’un influent chef local innu. Elle est néanmoins promise à un détestable guerrier sans scrupule. Pourtant, même si elle en aime un autre parmi les membres de son village, la jeune femme fera la rencontre de Natak (Ippelie Ootoova), un mystérieux chasseur inuit que la faim aura poussé à quitter son pays de glace.

Entre méfiance et attirance, le film représente surtout un véritable hymne à la tolérance où chacun tente de tisser des liens. «C’est vraiment plaisant de voir un beau film où notre langue est mise de l’avant», nous disait après la séance une femme accompagnée de ses enfants.

Durant la période des questions, un jeune homme dans la salle a tout de même fait remarquer que les Inuits ne se frottent pas le nez pour s’embrasser comme on a pu le voir dans certaines séquences. «Il ne faut pas oublier que le film se déroule il y a 600 ans», a simplement répondu le réalisateur.

Discrets, les habitants de Kuujjuaq ont bravé leur timidité pour aller féliciter les comédiens du film et en particulier Natar Ungalaaq, assez connu dans la région. L’acteur inuit que l’on a déjà pu voir dans Ce qu’il faut pour vivre de Benoît Pilon est originaire d’Igloolik dans le Nunavut. «Ils sont la preuve qu’on peut voir des films partout, même au-dessus du 55e parallèle», a déclaré Natar en riant.

Maïna – Equinoxe – drame historique – 102 minutes – Sortie en salles le 21 mars 2014 – Canada, Québec.

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