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Philippe Couillard laisse tomber les gants (ENTREVUE)

Philippe Couillard laisse tomber les gants (ENTREVUE)
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Pour sa première campagne électorale en tant que chef du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard semble vouloir casser son image de politicien posé et conciliant. Après tout, il doit chausser les souliers de Jean Charest, connu pour sa pugnacité en campagne électorale. Entrevue.

Dès le lancement de la campagne mercredi, l'ex-neurochirurgien a montré un côté combatif qui tranche avec le politicien plus cérébral que les Québécois connaissent depuis 2003. «Trio économique», «aller dans les coins», «séries éliminatoires»: le chef du PLQ a multiplié les références au hockey en début de campagne, tout en rappelant qu'il a lui-même chaussé les patins quand il était jeune.

Philippe Couillard a également affirmé en début de campagne qu'il «déteste» le gouvernement Marois; un vocabulaire peu habituel de sa part. «Ça fait plusieurs années que le discours péquiste se traduit par un sentiment d'insécurité chez les Québécois, l'impression qu'ils sont assiégés ou menacés par les autres. Que ce soit les autres Canadiens, le gouvernement fédéral, les autres pays ou même les communautés différentes de la communauté majoritaire, a-t-il précisé en entrevue. [...]Moi, je suis tanné. J'en ai assez d'entendre ce discours-là. Les Québécois sont un peuple très fort, avec une identité très forte qui n'a pas besoin de ce genre de discours pour se développer.»

Les Québécois découvriront-ils un nouveau Philippe Couillard en campagne électorale? Le chef du PLQ affirme que les Québécois des régions ont pu voir ce côté plus bagarreur au cours de sa tournée de la province. «C'est le même [Philippe Couillard] que les Québécois des toutes les régions du Québec ont vu quand j'ai fait ma tournée d'un an et demi où on avait relativement peu de couverture médiatique, dit-il. Maintenant qu'on en a, ils voient ce que j'ai fait.»

Le chef du PLQ estime tenir un discours «ferme, mais respectueux des personnes». «Ferme sur le type de politique, le type de discours que le Parti québécois propage et sur ses conséquences très négatives sur l'économie», ajoute Philippe Couillard.

Le silence de Marois

Philippe Couillard s'est tout de même permis quelques jabs au sujet du silence de Pauline Marois le premier jour de la campagne électorale. Mercredi, après une courte allocution pour annoncer le déclenchement des élections, la chef du PQ a refusé de répondre aux questions des médias nationaux. «C'est assez particulier, lance Philippe Couillard. C'est une fuite: la fuite en élections sans débattre du budget, la fuite devant les médias en début de campagne, la fuite devant le débat.» Il rappelle que le Parti québécois a d'ores et déjà refusé de participer à des débats de type face-à-face sur les ondes de TVA, préférant un seul grand débat national.

Pauline Marois a également décliné l'offre de participer à un débat en anglais. La première ministre dit n'être pas suffisamment à l'aise dans la langue de Shakespeare pour débattre. «C'est embarrassant», dit Phiilppe Couillard au sujet de son adversaire politique. Au moment d'écrire ces lignes, les médias anglophones venaient d'offrir la traduction simultanée à la première ministre pour lui permettre de participer au débat.

Le chef du PLQ a également commenté l'embauche de l'acteur et réalisateur Yves Desgagnés à titre de «consultant» pour Pauline Marois. C'est ce même Yves Desgagnés qui a réalisé le documentaire La première, sur l'élection de Pauline Marois au poste de première ministre. M. Desgagnés était d'ailleurs rémunéré pour des contrats au PQ durant la production du documentaire diffusé sur les ondes de TVA. «On a trouvé que c'était un documentaire assez complaisant, à la limite du publireportage, dit Philippe Couillard. Maintenant, M. Desgagnés fait partie de son équipe. C'est à elle de l'expliquer.»

L'économie... et rien d'autre

Le PLQ souhaite faire campagne sur la question de l'économie, son créneau historique. Statistique Canada a dévoilé vendredi matin qu'il s'est perdu 26 000 emplois au Québec au mois de février, soit le plus grand recul parmi les provinces canadiennes. Selon Philippe Couillard, la première ministre a tenté de «banaliser» ces pertes d'emplois au cours de la journée de vendredi.

Pour sa part, Philippe Couillard a promis de créer 250 000 emplois au cours des cinq prochaines années, si son parti est porté au pouvoir. La promesse rejoint celle faite par Jean Charest lors de la campagne électorale de 2012. Pour y arriver, Philippe Couillard rétablirait le Plan québécois des infrastructures, créerait un crédit d'impôt pour la rénovation domiciliaire, en plus de créer un environnement économique stable pour les investisseurs.

Et la charte de la laïcité? Philippe Couillard ne souhaite pas en débattre au cours de la campagne. Son parti s'oppose à la majeure partie des dispositions du projet de loi. Le PLQ souhaite uniquement encadrer les accommodements raisonnables et exiger la prestation de services à visage découvert. «Notre position est connue», dit-il.

Le tweet en question

Nous avons demandé à nos lecteurs de nous soumettre leurs questions à l'intention de Philippe Couillard. Plusieurs internautes ont voulu connaître la position du successeur de Jean Charest sur la hausse de frais de scolarité.

La réponse de Philippe Couillard
: «Nous allons favoriser l'indexation pour les frais de scolarité dans les universités. C'est la position que j'ai défendue dans le passé, y compris durant la course à la direction du parti.»

Question bonus: Devrait-on parler de souveraineté durant la campagne électorale?

Madame Marois doit dire clairement qu'elle est son véritable agenda. L'objectif principal du Parti québécois, toujours, c'est la séparation du Québec. C'est toujours la manipulation de l'opinion publique, les cachettes, les cachotteries, pour se rendre compte une fois qu'on a élu un gouvernement péquiste qu'on se dirige vers un autre référendum. Les inquiétudes que ça générerait seraient catastrophiques pour l'économie du Québec. On a vraiment pas besoin de ça. La majorité des Québécois sont très satisfaits et heureux de leur citoyenneté canadienne. Ils ne voient pas pourquoi on leur retirerait.

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