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Inversion du pipeline Enbridge : satisfaction et inquiétudes à Lévis

Inversion du pipeline Enbridge : satisfaction et inquiétudes à Lévis
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Le feu vert obtenu par Enbridge pour alimenter les raffineries du Québec et de l'Ontario à partir de pétrole de l'Ouest canadien est salué par la Chambre de commerce de Lévis, alors qu'à l'inverse, les écologistes s'inquiètent.

L'Office national de l'énergie a autorisé jeudi l'inversion du flux du pétrole de la canalisation 9B, qui relie North Westover, en Ontario, à Montréal, estimant « qu'il est dans l'intérêt public d'approuver le projet ». Une quantité de ce pétrole doit ensuite être acheminée par bateaux vers la raffinerie Jean-Gaulin de Valéro à Lévis.

Même si Enbridge devra respecter certaines conditions pour s'assurer du bon état du pipeline et fournir un plan d'urgence en cas de déversement, André Belisle de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) n'est pas rassuré.

« Avec tous les projets de pipelines, on voit bien que la production dans les sables bitumineux va tripler et ça va à l'encontre de la logique la plus élémentaire en matière de gaz à effet de serre, explique André Belisle. Et on a beau nous dire que les pipelines c'est moins dangereux, mais plus on transporte du pétrole et plus il y a des accidents. Les chiffres le démontrent clairement », ajoute-t-il.

Pour Greenpeace, le transport du pétrole lourd provenant de l'Ouest comporte de hauts risques d'inflammabilité et des plans d'urgence supplémentaires sont nécessaires, mentionne le responsable climat-énergie chez Greenpeace, Patrick Bonin.

« Ce n'est clairement pas une bonne nouvelle parce qu'on ouvre littéralement les vannes pour l'arrivée d'un pétrole de schiste plus inflammable, donc on a des risques supplémentaires. On n'a pas vu les évaluations justement : Que doit-il se passer? Est-ce qu'on a des plans d'urgence s'il y a des navires qui ont des problèmes dans la région de Québec par exemple? », se questionne M. Bonin.

Le milieu des affaires satisfait

« Pour Lévis, c'est une très bonne nouvelle », soutient le directeur général de la Chambre de commerce de Lévis, Jérôme Gaudreault, qui se réjouit de la décision de l'Office national de l'énergie.

« La présence de Valéro représente des retombées économiques de 450 millions de dollars par année pour Lévis et la région. Et la problématique était que les coûts d'acquisition de pétrole brut étaient beaucoup plus chers en provenance de la Mer du Nord et d'Afrique que celui du centre du continent nord-américain », précise M. Gaudreault. Les coûts d'acquisition du pétrole seront diminués de 15 à 20 % pour Valéro avec la réalisation du projet.

Bien que la direction de la raffinerie à Lévis n'était pas disponible pour commenter vendredi, le dirigeant canadien d'Énergie Valero, Ross Bayus, avait affirmé en commission parlementaire en décembre que l'inversion du flux du pétrole pourrait créer ou consolider des centaines d'emplois à Lévis et Montréal.

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