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Le calme malgré les plus folles rumeurs au bord du détroit de Kertch entre la Crimée et la Russie

Le calme malgré les plus folles rumeurs au bord du détroit de Kertch entre la Crimée et la Russie

On y parle d'un côté d'exode de la population ukrainienne, de l'autre d'afflux de troupes russes, mais c'est un calme tendu qui règne au poste frontière de Port-Krym, au bord du détroit de Kertch, une zone stratégique entre la péninsule ukrainienne de Crimée et la Russie.

Dans la drôle de guerre, sans combat mais à coups d'accusations et de menaces, engagée entre Moscou et Kiev dans la république autonome russophone du sud de l'Ukraine, ce bras de mer séparant la mer Noire de la mer d'Azov joue un rôle central.

Malgré la crise actuelle et la menace d'une intervention militaire, le gouvernement russe y a lancé lundi un projet très symbolique de construction de pont reliant les deux pays d'une longueur de 4,2 km et d'un coût estimé à 480 millions d'euros.

Pour l'heure, c'est en ferry qu'on traverse le détroit, par le poste de Port-Krym, et les lieux semblent bien calmes malgré les informations des médias russes faisant état d'un départ massif de population d'origine russe (60% de la population en Crimée).

Seules trois voitures sont garées devant le poste, situé à une dizaine de kilomètres au nord de la ville Kertch, avant d'être embarquées vers la Russie.

"En temps normal, il y en a une vingtaine, mais les gens ont peur maintenant de traverser le détroit", explique un Ukrainien, un civil qui refuse de décliner son identité. "Il n'y pas de panique, les gens ne fuient pas en masse, tout cela est faux", assène-t-il.

Quant aux arrivées de convois russes évoqués côté ukrainien, "je n'ai vu aucun véhicule, aucun détachement venant de Russie ces derniers temps", ajoute-t-il.

Le trafic des ferries Crimée-Russie (quatre allers-retours par jour) est "normal", affirme-t-on au centre d'information des passagers de Port-Krym.

Une dizaine de soldats, probablement russes, mais sans signes distinctifs, montent la garde, non loin d'un camion militaire, en territoire ukrainien, tout près des gardes-frontières ukrainiens, qui, eux, ne sont pas armés.

A Kertch, sur les rives de l'étroit bras de mer, les habitants interrogés sont tout aussi catégoriques, disant n'avoir pas aperçu de colonnes militaires dans les rues les jours précédents.

Et c'est tout juste si l'on voit quelques camions de transport de troupes avec des plaques d'immatriculation russes sur les 200 km de route séparant cette petite cité tranquille de Simféropol, la capitale de la Crimée.

Interrogé par l'AFP, le maire de Kertch, Oleg Ossadtchi, répond d'un "niet" sans appel à la question de savoir si des unités de l'armée russe arrivent de Russie.

Toutefois, non loin de là, à l'entrée d'une base ukrainienne, une dizaine de ces soldats déployés un peu partout sur la presqu'île déambulent près d'un camion militaire.

"Ce sont des soldats de métier de l'armée russe, ils ont arrivés il y a trois jours", mais "la base est toujours sous notre contrôle", déclare à l'AFP le commandant Alexeï Nikoforov, de l'infanterie de marine ukrainienne.

Un groupe d'une vingtaine de civils brandissant un drapeau russe et un drapeau de Crimée "exige" de manière tonitruante des militaires ukrainiens qu'ils fassent "allégeance" aux nouvelles autorités pro-russes de Crimée.

Mais les officiers ukrainiens refusent sans hésiter, comme dans les autres bases se trouvant dans cette situation où des journalistes de l'AFP se sont rendus.

Par ailleurs, "deux navires de guerre russes mouillent au sud du détroit de Kertch", a-t-on appris sur place de source digne de foi. "Ils ne sont pas arrivés aujourd'hui. Ils sont ancrés là-bas et n'ont pas demandé l'autorisation de traverser le détroit, donc on ignore s'ils vont le faire".

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