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Broken Bells: Brian Burton et James Mercer jasent «After the Disco» (ENTREVUE/VIDÉO)

Broken Bells: Brian Burton et James Mercer jasent «After the Disco» (ENTREVUE/VIDÉO)

MONTRÉAL - Voici un projet qui ne fait pas l’unanimité. Le deuxième album de Broken Bells (paru le 31 janvier), intitulé After the Disco, est encensé par les respectés Inrocks en France tandis qu’il est qualifié de plat par le tout autant respecté Pitchfork aux États-Unis. Pour le Huffington Post Québec, le second opus de Brian Burton et James Mercer est un bon disque dont les ambiances lyriques et pop-rock auraient possiblement bénéficié d’un peu plus de chien. C’est un peu contemplatif et un brin circonspect, en effet. Cela dit, c’est un très bel effort. Rencontre avec les deux gars au Métropolis, quelques heures avant leur quatrième concert d’une tournée nord-américaine constituée d’une trentaine de dates.

Brian Burton alias Danger Mouse, c’est l’artiste-réalisateur américain convoité et prolifique qui a notamment travaillé avec Beck, The Black Keys, Gorillaz, Portugal the Man, Norah Jones et U2 (pour le prochain album). Pas mal! C’est un trentenaire ingénieux et allumé qui est davantage le roi du studio que de la scène. Compositeur, il est aussi membre du groupe de musique soul/R’n’B appelé GnarlsBarkley.

James Mercer, c’est un talentueux chanteur et leader du groupe folk rock américain The Shins.

Séduisant et prenant, After the Disco réussit à nous gagner après quelques écoutes. Même constat pour le concert livré au Métropolis de Montréal, mardi soir. Un spectacle très sophistiqué, charmant, mais qui prend son temps à s’installer et à vous convaincre. Broken Bells c’est une signature, sur disque ou en live. Une présentation soignée (avec de beaux visuels), réfléchie, un peu laboratoire et légèrement froide, mais tellement cool à la fois avec ses chansons rock «space-disco» mélodiques et la voix nacrée de Mercer.

HPQC: Comment avez-vous procédé pour l’enregistrement d’After the Disco?

Burton: Nous avons enregistré l’album en huit semaines, dans un petit studio à Los Angeles, qui m’appartient depuis huit ans. Nous avonstravaillé avec deux ingénieurs de son, et c’est tout. C’est une période que j’ai grandement appréciée. Une façon de faire de la musique que je découvre encore. Nous avons pris ce projet très au sérieux. Nous n’allions pas juste s’amuser au studio! (sourire) Nous avons fait une pièce à la fois. À la fin d’un morceau, nous sortions les instruments pour trouver autre chose. Pas de vrai plan.

Mercer: Chaque morceau était une sorte d’exploration. La majorité du temps, nous commencions par les mélodies. Nous cherchions un son atmosphérique, cool, attirant.

HPQC: Qu'en est-il de ce concept de science fiction proposé pour la pochette du disque, mais aussi dans votre musique et votre concert ?

Burton : Le premier album avait déjà une signature un peu space-rock. Les côtés imaginatif, abstrait ou encore rêveur ont fini par construire un style que nous avons adopté. Je ne sais pas. C’est une façon de stimuler notre esprit créatif. Cet univers permet aussi d’attirer l’attention sur notre travail plutôt que sur nous, comme individus! (rires) Ça fait plus un tout.

HPQC: Aviez-vous ce concept en tête au tout début du projet?

Burton: Je ne pourrais pas dire. C’était assez intuitif comme approche. Au niveau de l’image, c’est plus évident. Nous avons travaillé avec Jacob Escobado, notre concepteur artistique, qui est très près de notre musique. Il s’est grandement investi dans ce trip d’espace. C’est la deuxième fois qu’il propose ce genre d’univers pour nous et ça nous va très bien. [mentionnons que le groupe a recouru au savoir-faire scénographique de l’entreprise montréalaise Lüz Studio]

Mercer : Nous avions des pistes au niveau des thématiques. L’idée d’un monde inconnu et de vie dans le futur est une sorte d’outil artistique. Elle fait partie d’une démarche entamée il y aquelques années. On continue juste de farfouiller là-dedans…

Burton: Cette histoire de temps et d’espace c’est aussi liée au genre musical, qui sonne vieux et neuf en même temps (notons que bien des journalistes ont fait allusion aux Bee Gees pour décrire After the Disco).

HPQC: Est-ce que vous êtes des amateurs de science fiction ?

Mercer: Nous sommes des casual fans. Rien d’extravagant!

Burton: Je ne peux pas dire que les conventions sur la science fiction nous passionnent vraiment. Mais dans la littérature, le cinéma, l’art visuel, ce genre de trucs, oui, un peu.

HPQC: Est-ce que vous appréciez la tournée ? C’est un monde dans lequel vous êtes à l’aise pour partager After the Disco?

Mercer : Nous n’avons donné que trois prestations depuis le début de la tournée. Nous sommes encore très verts! Jusqu’à maintenant, la réponse est bonne. À Toronto c’était génial. J’apprécie particulièrement les foules canadiennes.

Burton : Je n’ai pas fait de scène depuis trois ans. Je m’adapte. Pour James, c’est autre chose. Il a fait plusieurs shows avec The Shins. Cela dit, je profite beaucoup plus de l’environnement-spectacle qu’auparavant. Avant, je jouais pratiquement juste de la batterie. Maintenant je touche également à la basse. C’est plus dynamique. Je fais aussi pas mal de claviers. Mais je ne chante pas. Du moins, pas pour l’instant. Je vais d’abord tenter de maitriser mes parties musicales, on verra pour la suite. En show, nous sommes accompagnés de deux autres gars, Jon Sortland et Dan Elkan. Ce dernier fait très bien le travail en ce qui concerne les accompagnements vocaux.

HPQC: Pourquoi le projet de Broken Bells?

Mercer: C’est très gratifiant. C’est un projet très plaisant. Les gars sont cool. C’est aussi vraiment stimulant d’enregistrer avec Brian.

Brian: Pour ma part, c’est une priorité. Je m’ennuie un peu en réalisation (projets divers tels que mentionné plus haut). C’est bien, mais tout dépend du projet. J’ai appris énormément au fil des ans dans ce domaine. J’apprécie avoir un impact au plan créatif auprès des autres artistes. Toutefois, ce n’est vraiment pas aussi complet comme expérience que celle d’appartenir à un band, qui a des défis artistiques, visuels, scéniques et autres. J’aime parler d’un projet dans lequel je m’implique du début à la fin.Je dis à chaque année que je vais cesser de réaliser… Je deviens fou à vouloir tout contrôler. Mais bon…

HPQC: Vous ferez un autre album, donc ?

Brian et Mercer : Oh yeah.

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