Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Obama accentue la pression sur Poutine, Kerry attendu à Kiev

Obama accentue la pression sur Poutine, Kerry attendu à Kiev

Les Etats-Unis ont accentué leur pression sur la Russie en rompant toute coopération militaire à quelques heures de l'arrivée mardi à Kiev du chef de la diplomatie américaine John Kerry qui vient soutenir le nouveau pouvoir ukrainien confronté aux forces russes en Crimée.

En réponse, Moscou a promis l'apocalypse financier à Washington en estimant que les sanctions américaines contre la Russie mèneraient au "krach du système financier américain".

Dans la péninsule, objet de l'attention de toutes les chancelleries des grandes puissances, le face-à-face se poursuit entre l'armée ukrainienne et des milliers de membres des forces russes qui les contiennent dans leurs casernes. Depuis plusieurs jours, responsables militaires ukrainiens et russes se livrent une guerre des nerfs à coups d'ultimatums sur un possible assaut des forces russes.

Le tout dernier ultimatum a expiré durant la nuit sans que ces menaces -- réelles ou énième coup de bluff --, ne soient mises à exécution.

"La nuit a été calme", a déclaré à l'AFP Vladislav Seleznev, porte-parole du ministère ukrainien de la Défense en Crimée. "La partie russe n'a fait aucune nouvelle déclaration" après le dernier ultimatum, a ajouté M. Seleznev.

Environ 6.000 membres des forces russes occupent la Crimée, une région stratégique pour la Russie. Ces hommes ont cerné la plupart des sites stratégiques (navires de guerre, casernes, bâtiments de l'administration). Les autorités locales soutiennent elles l'arrivée des Russes et ont annoncé un référendum le 30 mars pour une plus grande autonomie de la région.

Signe d'une accentuation de la pression du président Barack Obama, les Etats-Unis ont suspendu leur coopération militaire avec la Russie.

"Le message que nous faisons passer aux Russes est que, s'ils continuent sur leur trajectoire actuelle, nous examinerons un ensemble de mesures économiques et diplomatiques qui isoleront la Russie", a prévenu Barack Obama.

Plusieurs responsables du Congrès américain désireux de soutenir Kiev face à la Russie ont aussi exprimé leur intention d'adopter rapidement des mesures d'aide économique à l'Ukraine, qui pourraient inclure la garantie de prêts à hauteur d'un milliard de dollars.

A Moscou, un conseiller du président Vladimir Poutine a répliqué aux menaces de Washington en déclarant que des sanctions contre la Russie mèneraient au "krach du système financier américain".

"Nous trouverons un moyen non seulement de réduire notre dépendance financière des Etats-Unis, mais nous tirerons de ces sanctions un gros profit", a déclaré Sergueï Glaziev à l'agence publique Ria Novosti. "Les tentatives d'annoncer des sanctions contre la Russie mèneront au krach du système financier américain et à la fin de la domination des Etats-Unis dans le système financier mondial", a ajouté ce conseiller réputé pour la fermeté de ses propos.

La crise ukrainienne, la pire entre Occidentaux et Russes depuis la fin de la Guerre froide en 1991, s'est transportée au siège de l'ONU à New York.

L'ambassadeur russe Vitali Tchourkine à l'ONU y a indiqué que le président déchu ukrainien Viktor Ianoukovitch avait demandé au président russe Vladimir Poutine l'aide militaire de la Russie "pour défendre la population ukrainienne", l'Ukraine étant "au bord de la guerre civile".

Pour leur part, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont exprimé leur "extrême inquiétude", selon le Français Laurent Fabius. Les ministres ont appelé la Russie à prendre "des mesures rapides et concrètes de désescalade" avec, en premier lieu, "le repli" des forces russes déployées ces derniers jours en Crimée "dans leurs zones de stationnement permanentes".

Après le chef de la diplomatie britannique William Hague lundi, c'est le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui doit mardi arriver à Kiev pour rencontrer les nouvelles autorités et apporter son soutien. Mercredi, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, sera également dans la capitale ukrainienne au lendemain d'entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) doit également arriver mardi à Kiev pour discuter d'un plan d'aide avec les nouvelles autorités, qui ont requis l'assistance financière de l'institution.

L'Otan tiendra de son côté mardi une nouvelle réunion de crise, au niveau des ambassadeurs, sur la situation en Ukraine, à la demande de la Pologne, pays voisin, qui estime sa sécurité menacée.

Elle pourrait être suivie d'une réunion Otan-Russie au même niveau. Proposition en a été faite à l'ambassadeur de Russie auprès de l'Otan, qui doit donner sa réponse mardi.

Les autorités ukrainiennes accusent la Russie de continuer à faire arriver massivement des militaires en Crimée.

"Je demande à la Russie de cesser l'agression, les provocations, le piratage", a martelé lundi soir le président par intérim Olexandre Tourtchinov.

Au-delà de la Crimée, la Russie avance ses pions dans d'autres régions ukrainiennes. Quelque 300 manifestants pro-russes ont pris d'assaut lundi le siège de l'administration régionale à Donetsk (est de l'Ukraine), fief du président déchu Viktor Ianoukovitch.

Moscou dénonce les menaces de "sanctions" et de "boycottage" et justifie l'action de la Russie en Ukraine, jugeant que les ultranationalistes menaçaient "la vie et les intérêts régionaux des Russes et des populations parlant russe".

bur-mm-kat/gmo/ml

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.