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Le procès d'Oscar Pistorius reprend à Pretoria avec le premier témoin

Le procès d'Oscar Pistorius reprend à Pretoria avec le premier témoin

L'avocat d'Oscar Pistorius a de nouveau mis sur le gril un témoin-clé, mardi au deuxième jour du procès du champion paralympique pour le meurtre de sa petite amie, dans l'espoir de déstabiliser cette voisine qui ruine la thèse de l'accident en affirmant avoir entendu des cris de terreur de la victime dans la nuit du drame.

Calme et studieux la veille, Oscar Pistorius, 27 ans, avait l'air fatigué et bouffi mardi, évitant tout contact avec les journalistes et cachant son visage pour éviter les photos à son arrivée.

Le témoin, Michelle Burger, maître de conférences à l'université de Pretoria, a raconté lundi dès l'ouverture du procès qu'elle avait entendu des "cris à glacer le sang" d'une femme et des appels au secours --de cette femme, mais aussi d'un homme-- depuis sa chambre à coucher dont la fenêtre était ouverte, à précisément 177 m de la maison d'Oscar Pistorius.

"Les événements de cette soirée ont été extrêmement traumatisants pour moi. La peur dans la voix de cette femme est difficile à décrire à la cour. (...) J'ai entendu la terreur dans la voix de cette femme", a insisté Michelle Burger lundi. "Je n'ai que ma version à offrir", a-t-elle répété mardi, restant sur sa déposition.

Citée par l'accusation, elle a aussi entendu, dit-elle, quatre coups de feu, juste au moment où Pistorius abattait son amie Reeva Steenkamp en tirant quatre balles à travers la porte des toilettes, vers 03H00 (01H00 GMT) le 14 février 2013.

L'avocat de la défense Barry Roux, un ténor du barreau sud-africain, a mis son témoignage en doute, insistant lourdement pour savoir pourquoi elle était aussi certaine d'avoir entendu quatre coups de feu alors que son mari en aurait entendu quatre, cinq, ou peut-être six.

Il a également suggéré que ces présumés coups de feu étaient en fait le bruit de la batte de cricket utilisée par Pistorius pour défoncer la porte des toilettes quand il aurait réalisé qu'il avait tiré sur Reeva.

"Vous savez... Si M. Pistorius est très angoissé, il crie comme avec une voix de femme", a relevé l'avocat.

Mais Michelle Burger ne s'est pas laissée démonter par le contre-interrogatoire agressif de Me Roux, contre-interrogatoire compliqué par les défaillances de l'interprète anglais/afrikaans qu'elle devait corriger elle-même, avant de décider de terminer en anglais.

"Le témoin semble solide comme un roc", a commenté mardi l'avocat Dave Smith, un ami de Mme Roux. "C'est important de la mettre en tort, mais je ne crois pas qu'il y parvienne."

Le contre-interrogatoire de la voisine a repris mardi matin. Le procureur Gerrie Nel pourra ensuite lui poser des questions, avant d'appeler son mari, et sans doute un témoin affirmant qu'Oscar Pistorius a dit à des agents de sécurité l'ayant appelé après les faits que tout allait bien.

Le Parquet veut faire défiler 107 témoins à la barre. Il est persuadé qu'Oscar Pistorius --grand amateur d'armes à feu, et décrit par les médias comme paranoïaque--a prémédité le meurtre de sa petite amie, ce qui pourrait l'envoyer en prison pendant vingt-cinq ans.

L'athlète, qui plaide non coupable, affirme au contraire qu'il s'agit d'une terrible méprise. Il a, dit-il, tiré sur la porte des toilettes, pris de panique, parce qu'il croyait qu'un cambrioleur s'y était caché, avant de réaliser qu'il avait tué Reeva Steenkamp, un mannequin de 29 ans. Les deux amoureux vivaient sur un petit nuage et se réjouissaient d'une Saint-Valentin s'annonçant prometteuse, selon lui.

Sa maison était située dans un luxueux lotissement fortifié de la banlieue de Pretoria, où la plupart des résidents ont choisi de vivre pour échapper à la criminalité, très importante en Afrique du Sud. Ce qui ne les empêche pas de vivre avec un pistolet sous l'oreiller, au cas où... Michelle Burger a d'ailleurs expliqué lundi qu'elle avait cru à un cambriolage tournant mal.

Le procès, très suivi par la presse tant sud-africaine qu'étrangère et retransmis en direct à la télévision, doit durer trois semaines.

Oscar Pistorius, double amputé courant sur des prothèse en fibre de carbone, était devenu un héros en s'alignant avec les valides aux jeux Olympiques de Londres en 2012 au 400 mètres (où il a fini 8e et dernier des demi-finales). Il y a porté le drapeau sud-africain à la cérémonie de clôture.

bur-liu/cpb/sba

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