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Egypte: Sissi dit ne pouvoir "ignorer" les appels à sa candidature à la présidentielle

Egypte: Sissi dit ne pouvoir "ignorer" les appels à sa candidature à la présidentielle

Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et homme fort de l'Egypte depuis qu'il a destitué Mohamed Morsi, a annoncé mardi qu'il ne pouvait "ignorer" les appels du peuple à se présenter à la présidentielle.

Huit mois tout juste après l'éviction du président islamiste, le maréchal Sissi, de loin la personnalité la plus populaire du pays, est donné favori du scrutin prévu au printemps qui doit doter le plus peuplé des pays arabes d'un président élu.

Depuis l'éviction en juillet du seul président jamais élu démocratiquement d'Egypte, l'armée a installé un pouvoir intérimaire qu'elle dirige de facto et nommé une Constituante dont la nouvelle Loi fondamentale a été adoptée lors d'un référendum aux allures de plébiscite autour de la personne de Sissi.

Dans le même temps, les islamistes pro-Morsi sont la cible d'une implacable répression qui a fait, selon Amnesty International, au moins 1.400 morts, tandis que les forces de l'ordre étouffent désormais également toute opposition progressiste de la jeunesse.

S'il ne s'est pas encore officiellement déclaré, le maréchal Sissi ne cache plus depuis un certain temps sa ferme intention de briguer la présidence.

En janvier, à l'occasion du troisième anniversaire de la révolte de 2011 qui avait renversé le président Hosni Moubarak --lui aussi issu des rangs de l'armée--, des milliers de ses partisans s'étaient rassemblés pour l'exhorter à briguer la présidence. Peu après, l'armée avait donné mandat à son chef pour qu'il se présente à la magistrature suprême.

Pour être éligible toutefois, le maréchal Sissi devra quitter le gouvernement --où il est vice-Premier ministre et ministre de la Défense-- et à prendre sa retraite ou quitter l'armée pour être éligible.

Mardi, il a estimé qu'"il ne pouvait tourner le dos au moment où la majorité réclame sa candidature à l'élection présidentielle", ajoutant que "des mesures officielles seront prises dans les jours qui viennent", selon l'agence officielle Mena.

Des hauts responsables proches du maréchal ont affirmé à l'AFP qu'il quitterait le gouvernement une fois la loi électorale encadrant le scrutin présidentiel promulguée. Le président par intérim Adly Mansour devrait approuver ce texte sous deux semaines au plus tard.

Le maréchal Sissi a appelé "tous les Egyptiens à s'épauler et à ne ménager aucun effort pour construire, stabiliser et développer" le pays.

"La réussite de l'Egypte n'est pas liée à une personne choisie par les Egyptiens mais à leur volonté de construire leur pays et son futur", a-t-il martelé lors d'un discours à l'occasion de la cérémonie des diplômes d'une nouvelle promotion de jeunes militaires.

La présidentielle est l'avant-dernière étape de la "transition démocratique" promise par l'armée. Elle sera suivie par des législatives pour doter le pays d'un Parlement. Le précédent était dominé par les Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi qui avait remporté toutes les élections depuis la révolte de 2011 ayant mis fin à trente ans de pouvoir absolu de Hosni Moubarak.

La plupart des dirigeants du mouvement islamiste, à l'instar de M. Morsi, sont actuellement jugés et encourent la peine de mort. Le président destitué est poursuivi dans quatre affaires au total.

Son procès pour incitation au meurtre de manifestants durant sa présidence a été une nouvelle fois ajourné mardi à la suite d'une demande de la défense de récusation des juges. Il doit reprendre jeudi.

Deux demandes similaires de récusation des juges ont été introduites dans deux autres procès de M. Morsi - l'un pour "espionnage" et l'autre pour son évasion de prison- dans lesquels le président destitué est poursuivi, et une cour d'appel doit se prononcer le 9 avril.

La date d'un quatrième procès de M. Morsi, pour outrage à magistrat doit encore être fixée.

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