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Ultimatum de Moscou aux troupes ukrainiennes de Crimée

Ultimatum de Moscou aux troupes ukrainiennes de Crimée

Le commandant en chef de la flotte russe, Alexandre Vitko, a sommé les forces ukrainiennes en Crimée de se rendre avant demain matin, à défaut de quoi un assaut sera lancé contre elles.

Ces informations émanent de sources au sein du gouvernement ukrainien. L'ultimatum viserait les militaires ukrainiens assiégés dans leurs bases en Crimée ainsi que deux navires de guerre ukrainiens qui mouillent en mer Noire.

D'après la BBC, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a déclaré plus tôt lundi que la Russie « répondait à une menace ultranationaliste ».

Moscou souffle le chaud et le froid

Peu de temps après l'annonce de cet ultimatum, à Moscou, le président de la chambre basse du Parlement russe, Sergueï Narychkine, déclarait qu'une intervention de l'armée russe en Ukraine n'est « pas nécessaire pour le moment ». Une déclaration qui détonne avec le climat d'hostilité qui se développe rapidement entre la Russie et l'Ukraine.

Pendant ce temps, les Russes consolident leur mainmise sur la Crimée. Lundi, une dizaine d'hélicoptères de combat et huit avions de transport de troupes ont franchi l'espace aérien ukrainien.

L'Ukraine soutient également que des avions de chasse russes ont violé son espace aérien à au moins deux reprises la nuit dernière au-dessus de la mer Noire.

Pendant ce temps, quatre navires de guerre russes supplémentaires sont arrivés au port de Sébastopol, en Crimée, où des centaines de soldats russes sans insignes sur leur uniforme encerclent les installations militaires ukrainiennes.

Lundi, les troupes prorusses, qui contrôlent désormais tous les axes stratégiques et administratifs de la république autonome de Crimée, se sont emparées d'un quai d'où partent les traversiers liant la Russie à la Crimée dans l'extrême est de la péninsule.

Des gardes-frontières ukrainiens ont aussi raconté avoir aperçu plusieurs mouvements de véhicules blindés russes sur la rive russe du détroit de Kerch, qui sépare la Russie de la Crimée.

Le ministère de la Défense russe n'a pas commenté l'information ni indiqué si ces blindés doivent entrer en Crimée en franchissant ce détroit qui ne fait que 5 kilomètres de largeur à cet endroit.

L'administration régionale prise d'assaut par des manifestants à Donetsk

Pendant ce temps, à Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, des militants prorusses ont pris d'assaut lundi les bureaux de l'administration régionale ukrainienne.

Cette tentative d'occupation est survenue lors d'une manifestation qui rassemblait environ 3000 manifestants prorusses dans cette ville de l'est ukrainien, fief de l'ancien président Viktor Ianoukovitch.

Un groupe d'environ 300 manifestants se serait détaché de la foule pour briser les fenêtres et s'introduire dans l'immeuble qui abrite l'administration régionale ukrainienne.

Les gardes-frontières prétendent également avoir aperçu du mouvement au port de Sébastopol, qui abrite une puissante base navale russe sur la mer Noire.

D'autres informations font état d'une interruption des communications téléphoniques dans certaines régions frontalières à la Russie.

Depuis samedi, la Russie a pris le contrôle de la péninsule de Crimée en réaction à la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, allié de Moscou.

Le régime de Vladimir Poutine affirme vouloir protéger ses intérêts en Ukraine et assurer la sécurité des minorités russophones qui se trouvent en Crimée et dans l'est du pays.

« Nul ne cédera la Crimée à quiconque »

À Vienne, l'ambassadeur ukrainien auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a déclaré que son pays utiliserait tous les moyens à sa disposition pour se défendre contre l'occupation de son territoire par les forces russes.

« L'Ukraine est un pays pacifique, mais elle protégera sa souveraineté et son intégrité territoriale d'une guerre d'agression par tous les moyens possibles et en conformité totale avec la Charte des Nations unies », a expliqué Ihor Prokoptchouk. Ce dernier a ajouté que « nul ne cédera la Crimée à quiconque ».

Le gouvernement intérimaire actuellement aux commandes de l'Ukraine réclame l'abrogation immédiate par le Parlement russe de l'autorisation donnée samedi au président Vladimir Poutine de recourir à la force en Ukraine.

Ianoukovitch toujours président, selon Moscou

Le premier ministre russe Dimitri Medvedev a déclaré lundi que le président déchu Ianoukovitch était toujours le chef de l'État « légitime » en Ukraine, même s'il a convenu que son autorité était « quasiment insignifiante » pour le moment.

M. Medvedev a évoqué la Constitution ukrainienne et qualifié les nouveaux dirigeants ukrainiens de « fascistes ».

« L'Ukraine n'est pas pour nous le groupe de personnes qui s'est emparé du pouvoir après avoir versé le sang [...] en violant la Constitution et les autres lois de leur État », écrit-il sur son compte Facebook.

« La Russie a besoin d'une Ukraine forte et stable. D'un partenaire solvable et prévisible. Et non d'un parent pauvre qui passe son temps à faire la manche », renchérit-il.

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