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Les Européens réfléchissent à des sanctions pour faire reculer la Russie en Ukraine

Les Européens réfléchissent à des sanctions pour faire reculer la Russie en Ukraine

L'Union européenne, partagée entre partisans d'une ligne dure et tenants d'un dialogue avec Moscou, réfléchissait lundi à des sanctions pour tenter de faire reculer la Russie en Ukraine.

Les ministres européens des Affaires étrangères étaient réunis en urgence pour s'entendre sur une position commune sur cette crise.

En l'absence de mesures de "désescalade" de la part de la Russie, l'UE pourrait décider de "suspendre" les discussions avec les autorités russes sur la libéralisation des visas, selon un projet de déclaration commune des 28.

Sont également évoquées des "mesures ciblées, y compris un embargo sur les armes". Mais cette partie pourrait être modifiée, voire supprimée des conclusions.

De telles menaces pourraient être avalisées par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE, qui devraient se réunir cette semaine en sommet à Bruxelles.

Ils vont se retrouver "très prochainement", a déclaré lundi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Le sommet exceptionnel pourrait être organisé dès jeudi, selon des sources diplomatiques.

L'émissaire du gouvernement ukrainien pour la Crimée a appelé les Européens à adopter "une approche beaucoup plus forte" vis-à-vis de la Russie sur la crise en Ukraine.

"Il faut aller plus loin. La situation exige que l'on sorte des réponses habituelles. Il faut une approche beaucoup plus forte de l'Union européenne", a déclaré Boris Tarasiuk devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.

Au cours de leur deuxième réunion d'urgence en deux semaines, les ministres des 28 devraient s'entendre pour "condamner fermement" l'action militaire de la Russie en Ukraine, en violation de la loi internationale et de l'accord de 1994 par lequel la Russie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni se portaient garants de l'intégrité territoriale de l'ex-république soviétique, en échange du renoncement de celle-ci à l'arme nucléaire.

L'Union européenne devait "appeler la Russie à replier immédiat ses forces armées dans leurs zones de stationnement permanent" et à "accepter sans délai la demande de l'Ukraine d'organiser des consultations".

"Il est essentiel que les Européens parlent d'une seule voix", a déclaré le ministre français Laurent Fabius, à son arrivée à Bruxelles.

L'Allemagne, en pointe sur le dossier, prône le dialogue avec la Russie. Berlin a annoncé dimanche que Vladimir Poutine avait accepté une proposition d'Angela Merkel sur la création d'un "groupe de contact" pour entamer "un dialogue politique" sur l'Ukraine.

Si elle se concrétisait, cette initiative constituerait une "avancée", a estimé M. Fabius.

Tout en estimant que l'Ukraine "est la pire crise en Europe depuis la chute du mur de Berlin", M. Steinmeier a assuré que pour la résoudre, "l'heure est à la diplomatie". "La diplomatie n'est pas un signe de faiblesse, mais elle est plus nécessaire que jamais pour prévenir une plongée dans les abysses d'une escalade militaire", a-t-il insisté.

La principale décision prise jusqu'à présent est d'ordre diplomatique avec la suspension, annoncée dimanche par les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni), des préparatifs en vue du sommet du G8 de Sotchi (Russie) en juin.

Mais au sein des 28 pays de l'UE, certains souhaitent un message plus offensif vis-à-vis de la Russie.

"Nous savons que chez les rapaces, l'appétit vient en mangeant. L'enjeu pour le monde libre est de s'opposer à cette logique", a déclaré Radoslaw Sikorski, le chef de la diplomatie polonaise. "La Russie subira de graves conséquences" pour son intervention en Ukraine, a-t-il ajouté.

"Certains en Russie restent impressionnés par l'usage de la force militaire", a estimé le Suédois Carl Bildt. Mais "ce n'est pas le meilleur moyen de se faire des amis en Europe et dans le monde" et "les Russes vont s'en apercevoir, pas aujourd'hui ou demain, mais un peu plus tard", a-t-il ajouté.

La crise ukrainienne tend un peu plus les relations entre l'UE et la Russie. Mais les échanges entre les deux parties ont continué à fortement s'accroître depuis la chute de l'URSS, la Russie étant désormais le 3e partenaire de l'UE après les Etats-Unis et la Chine, avec près de 340 milliards d'euros d'échanges en 2012. Les 28 accusent un large déficit, de 91,6 milliards en 2012, en raison de leur forte dépendance énergétique.

bur-jri/jlb/bir

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