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Croissance, corruption et pollution: des défis récurrents au menu du Parlement chinois

Croissance, corruption et pollution: des défis récurrents au menu du Parlement chinois

Mise en scène avec pompe, la session annuelle du Parlement chinois --la première depuis l'investiture du président Xi Jinping-- devrait être l'occasion d'aborder cette semaine des problèmes récurrents: croissance économique qui flanche, corruption endémique ou encore pollution atmosphérique.

Cette réunion des près de 3.000 délégués de l'Assemblée nationale populaire (ANP) --une chambre d'enregistrement sans véritable pouvoir-- intervient dans un climat tendu après l'attaque meurtrière survenue samedi soir à Kunming (sud-ouest de la Chine).

Des assaillants y ont mortellement poignardé 29 personnes, une tuerie qualifié de "terroriste" par les autorités qui l'ont imputée à des séparatistes de la minorité musulmane ouïghour.

Cependant, le fastueux cérémonial propre à l'ANP ne devrait pas s'en trouver bousculé: ses délégués feront mercredi leur arrivée en grande pompe dans l'immense Palais du peuple, place Tiananmen à Pékin, où ils se réuniront durant plus d'une semaine pour approuver des mesures décidées par le Parti communiste chinois (PCC).

Censée illustrer l'unité de la nation, la réunion de l'ANP voit se côtoyer bureaucrates, hauts gradés militaires et représentants des minorités ethniques en costumes chamarrés, tandis que millionnaires et stars de cinéma --membres d'une assemblée consultative se réunissant en même temps-- y ajoutent une touche de glamour.

Cette session, où le Premier ministre Li Keqiang en poste depuis un an présentera pour la première fois un discours sur l'état du pays, est également le cadre où doivent être dévoilés les objectifs économiques du gouvernement, notamment pour la croissance du Produit intérieur brut (PIB).

Après un objectif de 7,5% de croissance en 2013 --année où la deuxième économie mondiale avait finalement crû de 7,7%--, le niveau cible visé pour 2014 sera scruté par les experts, en quête d'indices sur les attentes des autorités en plein assombrissement de la conjoncture.

Après l'ambitieux programme de réformes économiques dévoilé en novembre lors d'un plenum du PCC, la séance de l'ANP "sera une occasion importante pour les nouveaux dirigeants d'expliquer comment ils entendent concilier des réformes structurelles de long terme sans sacrifier la croissance à court terme", a souligné Yao Wei, analyste de Société Générale.

Selon elle, un objectif de croissance "compris en 7% et 7,5%" pourrait être dévoilé, afin de "tempérer l'importance" accordée à cet indicateur.

Pékin dit vouloir "rééquilibrer" l'économie, en renforçant la consommation intérieure au détriment des investissements et exportations, quitte à voir la croissance se modérer dans l'immédiat.

Les détails sur le budget annuel dévolu à la défense seront également décortiqués --la Chine avait annoncé il y a un an un bond de 10,7% de ses dépenses militaires pour 2013, à 720,2 milliards de yuans (85 milliards d'euros), avivant la nervosité de son voisin nippon à qui l'oppose un vif différend territorial.

Autre sujet incontournable, selon la presse officielle: les dégâts environnementaux, alors qu'une épaisse couche de pollution atmosphérique a récemment recouvert 15% du pays. Pékin était à nouveau enveloppé lundi dans un smog âcre obscurcissant la lumière du jour.

Enfin, la vaste campagne anticorruption initiée depuis plus d'un an par Xi Jinping devrait faire partie des grands sujets de cette session parlementaire.

Tous ces thèmes avaient déjà été abordés sous une forme ou une autre lors de la dernière réunion de l'ANP en mars 2013 et "ils le seront à nouveau l'an prochain", a indiqué à l'AFP Steve Tsang, expert de politique chinoise à l'Université de Nottingham.

"Ce sont des problèmes qu'il faut bien davantage qu'une année ou deux pour résoudre", a-t-il ajouté, tout en estimant que les dirigeants chinois pourraient profiter de l'occasion pour vanter leurs "progrès", notamment dans la lutte anticorruption, leur cheval de bataille.

bur-jug/abk

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