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Rendez-vous du cinéma québécois : un avant-goût de «1987»

Rendez-vous du cinéma québécois : un avant-goût de «1987»

Le film 1987, suite de 1981, ne sortira sur nos écrans qu’en août prochain, mais une poignée de chanceux a eu l’occasion d’apprendre quelques secrets du tournage du long-métrage, jeudi, pendant l’activité Prélude des Rendez-vous du cinéma québécois (RVCQ).

Au cours d’une causerie animée par Marie-Louise Arsenault, le réalisateur Ricardo Trogi, la productrice Nicole Robert et les acteurs Jean-Carl Boucher, Sandrine Bisson, Pierre-Luc Funk, Laurent-Christophe De Ruelle et Simon Pigeon ont parlé de leurs personnages et des péripéties qui les attendent. La bande-annonce, mise en ligne sur la toile il y a quelques semaines, donne d’ailleurs un bon aperçu de l’œuvre.

Dans 1987, on renouera avec le jeune Ricardo (Jean-Carl Boucher) qui, à 17 ans, caresse des ambitions propres aux garçons de son âge en vue de l’été qui approche à grands pas : réussir à entrer dans les bars, perdre sa virginité et se procurer une voiture. Il sera entouré, dans sa quête du Graal, de quelques bons amis (interprétés par Funk, DeRuelle et Pigeon) et, bien sûr, ses colorés parents, Claudette (Sandrine Bisson) et Benito (Claudio Colangelo), ne seront jamais bien loin pour l’épauler, l’encadrer, le confronter et le dérouter, aussi, souvent.

Comme c’était le cas pour 1981, l’histoire de1987 est directement inspirée de la jeunesse de Ricardo Trogi. Pourquoi le cinéaste a-t-il choisi de mettre en scène ses propres expériences vécues au lieu d’inventer un récit pour les besoins de la caméra?

«Parce que ça donne des scènes plus originales que tout ce que j’aurais pu inventer, a expliqué le créateur. Il y a des choses qui ne s’inventent pas. J’essaie de rendre ça drôle, tout en gardant le tout crédible. Il ne faut pas non plus que ça devienne caricatural.»

À ce propos, Trogi a illustré une anecdote fort amusante qui, on le devine, se retrouvera sans doute dans 1987 : lorsqu’il faisait la fête trop tard et rentrait aux petites heures du matin, son père le réveillait bruyamment, le lendemain, en faisant cuire des escalopes de veau. Aujourd’hui, le fils rigole franchement de cette étrange habitude, qui le faisait probablement rager à l’époque.

Jeunes acteurs expérimentés

Tous les artisans de 1987 ont tour à tour pris la parole pendant l’échange avec Marie-Louise Arsenault. Jean-Carl Boucher, qui vient de fêter ses 20 ans, a admis qu’il n’éprouvait pas tellement de difficulté à interpréter le rôle de Ricardo devant Ricardo Trogi lui-même, puisque le réalisateur est toujours très clair dans ses indications. En contrepartie, Trogi a révélé avec un sourire taquin que Jean-Carl n’était pas le meilleur candidat lors des auditions pour 1981, mais il a quand même vu en lui ce je-ne-sais-quoi qui lui permettrait de briller à l’écran.

Pierre-Luc Funk a raconté, en riant, que la bande d’adolescents, dans le film, vivra toute une panoplie de mésaventures, et que «ça va très mal se passer» pour eux. Ses camarades ont approuvé en s’esclaffant. Laurent-Christophe De Ruelle a précisé que son personnage est une sorte de douchebag, tandis que Simon Pigeon personnifie le bon vivant du groupe, celui qui se marre toujours sans raison. Les quatre jeunes comédiens ont pris un grand plaisir à découvrir la mode et les coiffures des années 1980. À leur sujet, en ce qui a trait à leur rigueur et leur discipline sur le plateau de tournage, Ricardo Trogi n’avait que des éloges à formuler. Il faut dire que Boucher, Funk, Pigeon et De Ruelle n’en sont pas à leurs premiers balbutiements dans le métier et trainent tous un curriculum vitae bien garni, ayant joué tant au cinéma qu’à la télévision.

«Je ne sentais aucune nervosité chez eux avant de faire les scènes, a souligné Ricardo Trogi. Ils étaient plus calmes et moins stressés que bien des acteurs plus âgés. J’ai eu beaucoup plus de problèmes, dans ma carrière, avec des “petites actrices” connues qui ne feelaient pas, qu’avec eux. Il y a une grande liberté chez eux.»

Une maman colorée

On a aussi consacré un bon moment à discuter du jeu de Sandrine Bisson dans la peau de Claudette, «l’un des plus beaux rôles» créés par Ricardo Trogi jusqu’ici, aux dires de ce dernier. Déjà survoltée dans 1981, Claudette en fera cette fois voir de toutes les couleurs à sa famille, entre autres, parce qu’elle sera au régime.

«Il a fallu que je m’enlève de la tête que je jouais la mère de Ricardo, a confié Sandrine Bisson. J’ai rencontré sa “vraie” mère une fois, mais je ne voulais pas en faire une imitation.» Ricardo Trogi a beaucoup fait rire l’assistance de la Cinémathèque en détaillant quelques-unes des réactions de sa maman, toujours vivante, lorsqu’elle a visionné 1981. «Elle m’a entre autres dit, quelques mois après la sortie du film, que je lui devais de l’argent puisque son personnage avait été populaire», a-t-il relaté, en jurant qu’il disait la vérité.

Enfin, Ricardo Trogi a dévoilé que tous les segments se déroulant dans un bar ont été enregistrés au club Dagobert, à Québec, et que l’enrobage musical de 1987 lui avait causé bien des maux de tête; alors qu’il aurait aimé accompagner certaines images de chansons de U2 ou des Beastie Boys, il a dû se rabattre sur des airs des Pet Shop Boys, pour une question de droits.

On ignore encore la date de sortie exacte de 1987, mais la productrice Nicole Robert a assuré qu’on pourra voir le produit fini en août. Fait à noter, on a présenté le film aux exploitants de salles de la province, en début d’année, et Vincenzo Guzzo, propriétaire de la chaîne Guzzo, qui a souvent défrayé les manchettes pour ses propos controversés sur le septième art d’ici, a prédit que cette nouvelle offrande de Ricardo Trogi se retrouverait dans le top 3 des longs-métrages québécois de 2014.

«Je suis plogué, moi, a blagué le cinéaste. C’est la filiale italienne!»

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