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Lupita Nyong'o, un premier Oscar à l'aube d'une carrière prometteuse

Lupita Nyong'o, un premier Oscar à l'aube d'une carrière prometteuse

La mexicano-kényane Lupita Nyong'o, qui a remporté dimanche l'Oscar du second rôle féminin pour son premier rôle au cinéma, est entrée avec fracas et beaucoup d'élégance dans le paysage hollywoodien.

L'actrice de 31 ans, récompensée pour son rôle déchirant d'esclave martyrisée dans "12 Years a slave", est passé en quelques mois de l'anonymat à la gloire, accumulant les trophées et les unes de magazines.

Malgré la charge émotionnelle de son personnage, la jeune femme affirme avoir tout fait pour éviter le pathos.

"Je ne pouvais pas traiter de façon sentimentale la douleur que je ressentais (dans le rôle de Patsey) car j'avais le privilège de pouvoir le faire dans une réalité imaginaire", déclarait-elle en janvier après avoir reçu le trophée du meilleur second rôle aux prix du Syndicat américain des acteurs (SAG).

"Je n'oublie jamais que toute cette joie dans ma vie est liée à tant de souffrances", a déclaré la jeune actrice, très émue, en recevant la prestigieuse statuette dimanche.

Née au Mexique, où son père enseignait les sciences politiques à l'université, Lupita Nyong'o a grandi au Kenya, dans un milieu aisé. Et si le métier d'acteur n'est pas une carrière courante au Kenya, son père Peter Anyang' Nyong'o, ancien ministre de la Santé, assure que sa famille l'a toujours encouragée.

"Elle a commencé à jouer la comédie très jeune, dès la maternelle, et même à la maison, en famille, elle inventait des histoires qu'elle jouait pour nous", déclarait récemment M. Nyong'o au journal East African. "Elle a toujours été imaginative et créative".

La carrière de l'actrice, qui a fait ses études aux Etats-Unis, où elle vit aujourd'hui, est très suivie au Kenya, où l'on se souvient encore de son premier rôle, dans la mini-série télévisée sud-africaine "Shuga".

C'est aussi au Kenya qu'elle doit l'une des impulsions majeures de sa jeune carrière: assistante de production sur le tournage à Nairobi de "The Constant Gardener", en 2005, elle côtoie l'acteur Ralph Fiennes, qui lui conseille de ne se lancer dans le métier d'actrice que si sa vie en dépend.

"Ce n'est pas ce que je voulais entendre, mais c'est ce que j'avais besoin qu'on me dise", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision Arise.

Son ancienne professeur d'art dramatique, dans une école privée de Nairobi, a affirmé pour sa part à l'East African qu'elle avait toujours vu la jeune femme comme quelqu'un "qui allait réussir". "C'était l'une de ces filles extrêmement talentueuses, qui ne renoncent jamais à ce qu'elle veulent", a-t-elle dit.

Mais il a fallu qu'elle trouve sa place à Hollywood. Antony Mwangi, acteur à ses côtés à Nairobi, se souvient de ses débuts difficiles. "Elle me disait qu'il y avait déjà beaucoup d'actrices et d'acteurs aux Etats-Unis et qu'elle avait beaucoup de handicaps: sa peau sombre, ses cheveux courts, son accent kényan, son nom".

"Elle n'avait pas le look (afro) féminin traditionnel, avec les longues tresses. Les gens ne pouvaient pas prononcer son nom correctement. Et chaque fois qu'elle parlait, les gens lui disaient: +Quoi ? Qu'est ce que vous dites?+".

Depuis qu'elle a crevé l'écran dans "12 Years a Slave", les journalistes n'ont plus aucun mal à prononcer son nom, surtout sur les tapis rouges, où son élégance et son goût vestimentaire font merveille.

Et si elle a offert dimanche son premier Oscar au Kenya, elle est aussi la première Mexicaine à recevoir une statuette d'interprétation. Un orgueil pour cette jeune femme qui revendique sa "mexicanité".

"J'adore être mexicaine, j'aime ça, cela fait partie de mon histoire. J'ai un coin au chaud dans mon coeur pour le Mexique, comme pour mon autre pays, le Kenya", déclarait-elle en février, dans un espagnol parfait, au déjeuner des nommés aux Oscars.

Son deuxième film, le thriller "Non-Stop", est actuellement sur les écrans d'Amérique du Nord et de nombreux pays d'Europe.

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