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Alain Resnais, 5 films inoubliables

Alain Resnais, 5 films inoubliables
REUTERS/Yves Herman

Avec Alain Resnais à nos côtés, on avait presque oublié que la faucheuse existe. Et puis, voilà que la réalité nous rattrape. Pourtant, on avait récemment appris son hospitalisation. Le maître du cinéma français n’avait pas pu se rendre cette année à la dernière Berlinale pour accompagner Aimer, boire et chanter, son dernier opus en compétition officielle et lauréat du prix Alfred Bauer. Et puis la nouvelle est tombée. L’homme à l’éternelle crinière blanche s’est éteint samedi à l’âge vénérable de 91 ans. Le Huffingtont Post Québec revient sur ses films qui ont fait l’histoire du cinéma.

1 – Nuit et brouillard (1956)

Avant les années 50, Alain Resnais a déjà derrière lui plusieurs documentaires marquants à son actif. En 1948, il remporte l’Oscar pour son court métrage sur le peintre maudit Van Gogh. Mais c’est sans conteste avec le funeste documentaire de 32 minutes Nuit et brouillard que le réalisateur marque les consciences.

À partir d’image d’archives qu’il rassemble et monte avec maestria, le cinéaste dévoile l’horreur des camps d’extermination nazis. On reste tétanisé et marqué à jamais par ce terrible voyage au cœur de la barbarie humaine.

2 – Hiroshima mon amour (1959)

À sa sortie en 1959, Hiroshima mon amour – première fiction du réalisateur – est présenté à Cannes où il ne fait pas l’unanimité. «C’est de la merde!» lancera Marcel Achard, alors président du jury. Il sera aussitôt contredit par le juré Max Favalelli qui lui répondra sans frémir: «Non, c’est l’œuvre d’un authentique génie!».

L’histoire aura bien sûr donné raison à son défenseur puisque le film qui met en scène Emmanuelle Riva et Eiji Okada sur un scénario original de Marguerite Duras est un succès aussi bien critique que public et inaugure une nouvelle ère cinématographique.

En se libérant des contraintes de la narration linéaire – une révolution! – Resnais explore la relation complexe entre image et littérature et signe une magnifique histoire d’amour pacifiste dont les traumatismes issus des ravages de la guerre sont tragiquement symbolisés par la bombe atomique.

3 – L’année dernière à Marienbad (1961)

Une seconde œuvre maîtresse pour le réalisateur qui travaille cette fois avec l’écrivain Alain Robbe-Grillet, considéré comme le chef de file du nouveau roman. Œuvre mystérieuse, L’année dernière à Marienbad expose des personnages énigmatiques, en particulier la femme X qui ne s’exprime qu’en phrases sibyllines et incarnée par la nouvelle venue Delphine Syrig. Le film a remporté le Lion d’Or à la Mostra de Venise la même année de sa sortie.

4 – Smoking no smoking (1993)

Alain Resnais s’inspire d’une pièce d’Alan Ayckbourn, le dramaturge anglais le plus joué au monde après Shakespeare. Afin d’interpréter les onze personnages du film, le réalisateur fait appel à deux habitués de son cinéma, sa muse Sabine Azéma et le fidèle Pierre Arditi.

Tourné entièrement en studio dans des décors voulus de théâtre, le diptyque, véritable exercice de style, analyse à merveille les conséquences faussement inoffensives d’un geste pourtant banal, celui d’allumer ou non une cigarette, d’où son titre. Gagnant en 1994 du César du meilleur film, Smoking no smoking est une réflexion émouvante sur le temps qui passe, les regrets et la place du hasard dans les destinées humaines.

5 – On connaît la chanson (1997)

Grand amoureux de comédies musicales américaines, Resnais s’entoure des talentueux scénaristes-acteurs Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. Le duo signe un scénario ludique où les dialogues sont ici remplacés par des chansons populaires comme Je suis malade, Ma gueule ou L’École est finie.

Avec ses 2,5 millions d’entrées en France, cette magnifique chronique de mœurs chantée demeure le plus grand succès du cinéaste et vaut à l’interprète André Dussollier le César du meilleur acteur en 1998.

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