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«Le vent se lève»: au royaume du grand Hayao Miyazaki (PHOTOS)

«Le vent se lève»: au royaume du grand Hayao Miyazaki (PHOTOS)
Courtoisie

Le vent se lève (The Winds Rises), nouveau film d’animation du réalisateur japonais Hayao Miyazaki, prend l’affiche ce vendredi dans les salles du Québec. Grande fresque romantico-fantaisiste convaincante, cette œuvre raconte l’histoire de Jiro qui deviend un influent ingénieur de l’aviation dans un Japon en porte-à-faux : la crise économique mondiale fait rage et la Seconde Guerre mondiale se prépare.

Mélancolique et parfois surréaliste, cette production nominée aux Oscars (mars 2014) et distribué par Walt Disney est un film qui ne s’adresse guère aux jeunes enfants. Du moins, il n’a pas la légèreté de Kiki la petite sorcière (1989), Ponyo sur la falaise (2008) ou encore Mon voisin Totoro (1988), toutes des réalisations de Miyazaki, âgé de 73 ans. Le cofondateur du très respecté studio Ghibli, qui a également livré des longs métrages plus « sombres » (Le voyage de Chihiro, Princesse Mononoké et Porco Rosso, un autre film sur l’aviation), a su construire un monde qui fait appel à la fois à notre émerveillement et à notre sens de la tragédie.

Dans Le vent se lève, Jiro (dont la voix est interprétée par l’acteur américain Joseph Gordon-Lewitt en version anglaise) — personnage inspiré du designer aéronautique italien iconique Caproni — rêve de voler. Myope et incapable de piloter, il devient l’un des designers d’avion les plus accomplis et se voit confronté à des évènements historiques clés, dans un conte épique abordant l’amour, la persévérance et les défis de vivre et de faire des choix dans un monde agité.

Miyazaki s’est notamment inspiré du séisme de Kanto en 1923, de la Grande Dépression, de l’épidémie de tuberculose, de la montée du fascisme, des rêves d’hégémonie de l'Allemagne hitlérienne ou encore de l’entrée en guerre du Japon.

Onirisme et contemplation

Nourri par une vision assez personnelle à l’égard des grands thèmes de la vie, de la mort et du temps qui passe, le film est basé sur la vraie histoire de Jiro Harikoshi, un dessinateur d’avions japonais. Le réalisateur puise aussi des idées dans un roman de Tatsuo Hori, ayant le même titre que le film. Dans celui-ci, l’écrivain japonais aborde notamment le célèbre texte du poète français Paul Valéry intitulé Le Cimetière marin, dans lequel est écrit «le vent se lève…! il faut tenter de vivre!» Ce vers, d’une force évocatrice importante pour l’œuvre de Miyazaki, fait même partie du dialogue des personnages.

Ce n’est donc pas surprenant de trouver dans Le vent se lève plusieurs scènes fantaisistes, voire lyriques, au sein desquelles Jiro rêve, par exemple, à son idole italienne Caproni, avec qui il découvre d’inspirantes constructions des airs. Nous n’irions pas jusqu’à dire que cette ambiance de rêvasserie égare le spectateur, mais de toute évidence, certains passages manquent quelque peu de rythme.

Qu’à cela ne tienne, ce vent qui se lève est un fort symbole de liberté qui entraine les nombreux personnages à évoluer avec passion dans des environnements magnifiquement illustrés par le réalisateur. Dans ce film de 2 heures et 6 minutes, Jiro connaîtra en effet une longue amitié avec un camarade de classe nommé Honjo (qui deviendra ensuite un collègue dans une importante firme de construction d’avions), tout comme il vivra un amour pur avec Nahoko.

« Ce monde est un rêve, tout est possible… Bienvenu dans mon royaume… », lance Caproni dans les songes de Jiro. Une façon de nous inviter dans le monde fantastique de Hayao Miyazaki.

En salles dès vendredi, le 28 février 2014.

EN IMAGES:

Le vent se lève: le film en images

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