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France: à l'approche de municipales, la droite éclaboussée par une affaire de favoritisme présumé

France: à l'approche de municipales, la droite éclaboussée par une affaire de favoritisme présumé

A un mois d'élections municipales en France, le patron du principal parti d'opposition à droite est éclaboussé par une affaire de favoritisme présumé, un épisode qui pourrait profiter à l'extrême droite.

Jean-François Copé, président de l'UMP, aurait, selon le magazine Le Point, "sponsorisé avec l'argent" de sa formation UMP la société de deux proches.

Cette affirmation touche de plein fouet le chef de l'opposition, omniprésent ces derniers mois sur la scène médiatique pour commenter les débats nationaux et récemment accusé d'attiser des polémiques sociétales.

Lors des meetings de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007, "les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels", selon le magazine. Event et Cie, filiale événementielle de la société Bygmalion fondée par deux ex-collaborateurs de Jean-François Copé, "aurait empoché au moins 8 millions d'euros durant la campagne de 2012", en "charge(ant) la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appel d'offres", ajoute Le Point.

Vendredi, le patron de l'UMP a une nouvelle fois démenti avec véhémence ces assertions, qualifiées de "grossière manipulation" avant une échéance électorale. Il a justifié le recours à la société Bygmalion en soulignant la nécessité de travailler "avec des gens compétents qui savent organiser des meetings". Malgré ses divisions, la direction de l'UMP a fait bloc derrière M. Copé et envoyé une "mise au point" à ses militants et ses parlementaires pour démonter des "accusations mensongères".

La veille, Jean-François Copé avait déjà écrit aux militants pour les assurer de sa bonne foi et parlé avec son grand rival déclaré pour la présidentielle de 2017, François Fillon, afin d'éviter qu'une nouvelle division ne vienne doucher les espoirs de succès aux municipales.

Avec une popularité au plus bas, la coalition socialo-écologiste au pouvoir semble avoir peu de chances de profiter des déconvenues soudaines de l'opposition. Lors des municipales, elle pourrait voir basculer plusieurs villes, avec le risque ultime de perdre en fin d'année la majorité au Sénat lors du renouvellement d'une partie de ses membres. Ces derniers sont élus par un collège électoral comprenant entre autres des conseillers municipaux.

La tempête dans laquelle se débat l'UMP ferait en conséquence plutôt les affaires de l'extrême droite française, notaient vendredi plusieurs médias français. L'UMP "est pourrie de l'intérieur (...), ce mouvement est terminé, il ne représente plus d'espoir parce qu'il est devenu une sorte de ring dans lequel les dirigeants ne cessent de se taper dessus en vue des élections futures", s'était réjouie la présidente du Front national, Marine Le Pen, en réaction aux informations du Point.

Un député UMP, proche de François Fillon, ne s'était pas privé lui-même jeudi de rompre avec fracas l'omerta de son parti.

"Tout le monde savait", a tweeté ce parlementaire, Lionel Tardy, en évoquant un "coût stratosphérique" pour les meetings de campagne organisés pour Nicolas Sarkozy. "Je ne suis pas là pour juger s'il y a eu surfacturation ou pas", a-t-il nuancé un peu plus tard.

Après la défaite de ce dernier en 2012 face à François Hollande, le principal parti d'opposition avait failli imploser lors d'un duel fratricide Copé-Fillon pour prendre la tête de la formation. Les plaies ne sont toujours pas cicatrisées et le parti reste aujourd'hui sans projet clair d'alternance ni chef incontesté.

Le retour en politique de Nicolas Sarkozy, annoncé depuis des mois mais non officialisé, ne favorisant pas la clarification à droite.

Pour le quotidien Le Figaro, proche de l'UMP, "l'épreuve" à laquelle est aujourd'hui confronté Jean-François Copé ne serait pas pour déplaire à ses rivaux au sein du parti Même s'il faut pour cela en passer par des déconvenues aux prochaines échéances électorales, municipales les 23 et 30 mars et européennes en mai, l'objectif principal restant la présidentielle de 2017.

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