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Choix d'avenir pour les jeunes Gaspésiens

Choix d'avenir pour les jeunes Gaspésiens

La Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine est la région qui compte le moins de jeunes de 15 à 29 ans au Québec, selon l'Institut de la statistique du Québec. Le travail et les études sont les deux principales causes de cet exode.

Les élèves du secondaire ont jusqu'à samedi pour choisir le cégep ou l'établissement d'études professionnelles qu'ils fréquenteront l'an prochain.

À la polyvalente de Chandler, quatre collègues de classe emprunteront des chemins complètement différents pour la suite de leur parcours scolaire. Ils viennent probablement de prendre la décision la plus importante de leur vie.

« Je m'en vais en ville en arts parce qu'ici, en région, on est un peu restreints. Mais moi, j'aimerais beaucoup revenir en région, donc, pour le moment, je me dirige vers l'enseignement », explique Joëlle Henry, inscrite au Cégep de Ste-Foy.

Justine Sweeney, de son côté, compte se déplacer du côté du campus de Gaspé. « À Gaspé, pour la première année seulement, parce que je voulais m'habituer en même temps à ne pas être chez nous, à me débrouiller toute seule, à me lever toute seule le matin, de faire mes soupers. Mais en même temps je voulais être plus proche de ma famille », indique la jeune fille.

Samuel Parisé s'est aussi inscrit au campus de Gaspé. « J'ai choisi Gaspé parce que de un c'est plus près de chez nous, ça ressemble à chez nous. Les gens sont proches et se parlent », a-t-il fait valoir.

Simon Grenier Albert, lui, a choisi une formation professionnelle offerte à Bonaventure. « Ce qui a influencé beaucoup ma décision, c'est l'ouverture de la mine (sic) [cimenterie] à Port-Daniel. Je voulais remercier madame Marois en passant. Donc c'est une option qui s'offrait à moi. J'ai toujours aimé la construction, et je veux aller faire le métier d'électricien », a déclaré le jeune homme.

Bien connaître ses intérêts et ses forces devient encore plus important lorsque l'établissement d'enseignement n'est pas à proximité du nid familial, comme c'est le cas pour un collégien de Rimouski ou de Québec. « Ils veulent aller en appart avec leurs amis, mais là ils réalisent, ok, il faut que je me débrouille, le souper n'est pas fait quand j'arrive. Donc c'est une réalité dont ils sont moins conscients au début, et oui, il y a en qui reviennent », indique la conseillère d'orientation de la polyvalente de Chandler, Mélanie Horth.

La décision est aussi financière. Depuis 2009, le Cégep de la Gaspésie et des Îles offrait aux étudiants de la région, qui résident à plus de 65 kilomètres du campus de Gaspé, une bourse de 1500 $. Mais cet incitatif, puisé à même le budget de recrutement du collège, a été retiré cette année, à la suite des compressions imposées par le gouvernement du Québec.

« Offrir un soutien financier à la mobilité des étudiants, ça marche. Les étudiants viennent de l'extérieur, donc si c'était mis en place par le gouvernement, certainement que ça nous amènerait des étudiants davantage. Mais ce n'est pas la seule mesure. Je pense qu'il faut beaucoup informer et ça commence par là », affirme le directeur général du cégep, Yves Galipeau.

Le cégep a d'ailleurs proposé de mettre en place un site internet pour renseigner les candidats aux études collégiales sur les possibilités qui s'offrent à eux en région.

L'idée est aussi d'attirer des étudiants des grands centres vers les régions, dans un contexte où il est impossible d'empêcher un jeune gaspésien d'aller découvrir de nouveaux horizons.

D'après le reportage de Martin Toulgoat

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