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Un nouveau cours d'histoire au secondaire

Un nouveau cours d'histoire au secondaire

Un projet-pilote pour l'implantation d'un nouveau cours d'histoire sera lancé en septembre prochain dans plus de 90 classes de troisième secondaire au Québec. Cette réforme modifiera non seulement le contenu du cours, mais l'approche pédagogique.

Le gouvernement Marois propose ces changements à la suite des conclusions d'un rapport, Le sens de l'histoire, qui remet en question la pertinence et l'efficacité du programme actuel, qui préconise l'approche par compétences.

Les auteurs, Jacques Beauchemin, sous-ministre associé au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles, et Nadia Fahmy-Eid, professeure d'histoire à la retraite de l'Université du Québec à Montréal, affirment que le programme est imprécis et dogmatique. Ils estiment qu'il y a « des limites (aux) programmes fondés sur une version radicale de l'approche par compétences ».

C'est pourquoi les auteurs de l'étude suggèrent une nouvelle formule plus axée sur la transmission de connaissances de l'enseignant vers l'étudiant. Ainsi, les enseignants pourront établir un rapport mieux équilibré entre les compétences et les connaissances.

Le rapport propose également que les enseignants d'histoire aient une formation dans la matière.

Chronologie et géographie

Avec ce nouveau programme, l'histoire sera enseignée autour d'une trame chronologique sur deux ans, soit la troisième et quatrième secondaire, avec le point de bascule, l'année 1840.

Présentement, les élèves en 3e secondaire étudient l'histoire de la société québécoise des origines à aujourd'hui chronologiquement. Ensuite, ils revoient cette même histoire en 4e secondaire, mais sous quatre grandes thématiques.

Au début des deux années du programme, le programme inclura un volet de géographie, permettant aux élèves de mieux comprendre les évènements historiques de façon globale.

« Prendre de front les interprétations divergentes de divers épisodes sensibles devrait éveiller l'élève à la nature interprétative de l'histoire, au rapport distancié entre histoire et mémoire, et à la pluralité des récits qui circulent dans notre société », soutiennent les auteurs.

Centré autour du « fait national »

Certains historiens et enseignants étaient insatisfaits de la place qu'occupait l'enseignement de l'histoire nationale au secondaire. La Coalition pour l'histoire, une organisation qui regroupe des enseignants, mais aussi des mouvements nationalistes comme la Société Saint-Jean-Baptiste, croit que le cours actuel mise trop sur le multiculturalisme, au détriment de l'histoire du Québec.

Ce nouveau programme introduira des fils conducteurs « plus nets pour concilier l'histoire politique et l'histoire sociale intégrées à une trame nationale ».

La Coalition pour l'histoire se réjouit des recommandations, dont celle du retour du titre Histoire du Québec et du Canada en remplacement d'Histoire et éducation à la citoyenneté.

Bonne réception

L'application obligatoire du programme en 3e secondaire est prévue pour septembre 2015. Pour la 4e secondaire, les projets-pilotes commenceront à l'automne 2015 en vue d'une application obligatoire en septembre 2016.

Au cours de la prochaine année, les enseignants qui participeront au projet-pilote transmettront leurs commentaires sur le programme provisoire.

La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) incite le ministère à aller de l'avant avec les recommandations et croit que les revendications des enseignants ont été entendues. « Il revient maintenant aux experts terrain que sont les enseignants, le soin de faire connaître leur besoin de formation », souligne la vice-présidente de la Fédération syndicale de l'enseignement, Sylvie Théberge.

Le ministère entreprendra également des travaux de réflexion et de consultation sur l'enseignement de l'histoire au primaire.

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