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Le drapeau russe flotte sur le parlement de Crimée

Le drapeau russe flotte sur le parlement de Crimée

La tension est montée d'un cran jeudi en Crimée, région autonome d'Ukraine, où une cinquantaine d'hommes armés ont pris jeudi le contrôle du parlement et ont hissé un drapeau russe à son sommet, poussant les nouvelles autorités ukrainiennes à lancer un avertissement à Moscou.

Cette prise de possession du parlement et des bâtiments officiels de Simferopol est survenue tôt jeudi matin, après qu'un commando d'origine inconnue eut investi les lieux de force et se soit barricadé dans les bâtiments, où un périmètre de sécurité est désormais en place.

Puis, tôt vendredi, une cinquantaine assaillants qui semblent être des militants pro-russes ont commencé à patrouiller l'aéroport de Simferopol, sans entraver son fonctionnement, selon des journalistes présents sur place.

Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, a placé les forces spéciales de la police en alerte. Cette mesure, avec l'encerclement du quartier par les forces de l'ordre, est destinée à éviter « un bain de sang parmi la population civile » et « l'évolution de la situation en affrontements armés », a-t-il précisé sur sa page Facebook.

Le parquet général de l'Ukraine a annoncé avoir ouvert une enquête pour « terrorisme ». Les assaillants n'ont pour l'instant pas formulé de revendication.

Crainte pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine

Jeudi après-midi, les États-Unis ont affirmé que la Russie s'était engagée à respecter l'intégrité territoriale de l'Ukraine et que Moscou leur avait assuré ne pas être derrière les troubles en Crimée, région autonome peuplée majoritairement de Russes.

Le gouvernement de transition ukrainien, dirigé par le pro-européen Arseni Iatseniouk, craint toutefois que la région où se trouve le port d'attache de la flotte russe en mer Noire, à Sébastopol, ne fasse sécession avec l'appui de Moscou.

Le nouveau président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov, a prévenu jeudi la Russie que tout mouvement de troupes à l'extérieur de la base militaire russe de Crimée serait considéré comme une agression par l'Ukraine.

La Russie a assuré de son côté qu'elle respectait les accords signés avec l'Ukraine sur la flotte russe de la mer Noire.

« Le déplacement de certains blindés de la flotte de la mer Noire s'est fait conformément aux accords et ne nécessitait aucune approbation », a déclaré le service de presse du ministère russe des Affaires étrangères.

Pendant ce temps, la Russie maintient ses troupes en état d'alerte. Des avions de combat sont prêts à intervenir à tout moment le long de la frontière russe, et mercredi, Moscou a mobilisé 150 000 militaires dans l'ouest de la Russie dans le cadre d'un exercice-surprise.

L'Occident préoccupé

La prise du siège du gouvernement de Crimée pourrait donner lieu à une confrontation militaire, a estimé jeudi le ministre polonais des Affaires étrangères.

« Il s'agit d'un acte radical et j'adresse un avertissement à ceux qui l'ont fait et à ceux qui le leur ont permis, parce que c'est ainsi que commencent les conflits régionaux. C'est un jeu très dangereux », a déclaré Radoslaw Sikorski lors d'une conférence de presse.

Jeudi, les États-Unis ont prévenu Moscou que toute intervention militaire en Ukraine serait une grave erreur.

« La Russie ne doit rien dissimuler des exercices militaires qu'elle mène le long de la frontière ukrainienne et ne prendre aucune initiative qui pourrait être mal interprétée ou qui pourrait conduire à une erreur d'appréciation en cette période délicate », a affirmé Chuck Hagel, secrétaire américain à la Défense.

L'OTAN et les États-Unis n'ont pas de plan d'urgence pour répondre à une éventuelle intervention militaire russe en Crimée dans le sud de l'Ukraine. Le général de l'armée américaine, Philip Breedlove, qui commande aussi les troupes en Europe, affirme que rien n'a changé pour l'instant dans le déploiement des soldats.

L'Allemagne s'est aussi dite préoccupée par les événements survenus ces dernières heures en Crimée.

« Nous sommes inquiets au sujet des événements de Crimée. Le plus important est d'éviter une partition de l'Ukraine », a déclaré la ministre de la Défense Ursula Von der Leyen, s'adressant à la presse à son arrivée à Bruxelles pour une réunion d'urgence sur la situation ukrainienne.

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