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Hollande "invité d'honneur" du Nigeria, économie et insécurité au menu

Hollande "invité d'honneur" du Nigeria, économie et insécurité au menu

Le président français François Hollande est en visite jeudi au Nigeria, où il est l'"invité d'honneur" du centenaire de l'unification du pays, et parlera surtout économie et lutte contre le terrorisme.

Le chef de l'Etat français est arrivé en milieu de matinée à Abuja (centre). Après une journée de rencontres officielles, il passera la nuit sur place avant une probable étape vendredi sur le chemin du retour à Bangui, en Centrafrique, pour y rencontrer le contingent militaire français, selon plusieurs médias français.

A l'invitation de son homologue nigérian Goodluck Jonathan, M. Hollande vient à Abuja pour participer à une conférence internationale sur la sécurité et le développement en Afrique, réunion au cours de laquelle il doit prendre la parole devant de nombreux dirigeants africains.

Il s'entretiendra ensuite avec le président Jonathan, avant de clôturer une "rencontre économique franco-nigériane" et de signer plusieurs accords entre les deux pays, selon le programme officiel de la visite.

Le président français participera dans la soirée au centenaire de l'unification du Nigeria, cérémonie dont il est l'unique "invité d'honneur" et où il est le seul chef d'Etat occidental présent.

Pour ce déplacement, il sera accompagné d'un seul ministre, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Hôte début décembre à Paris d'un sommet franco-africain sur la sécurité, François Hollande vient pousser les pions français dans le pays le plus peuplé d'Afrique avec 170 millions d'habitants.

Le Nigeria connaît un taux de croissance de 7% par an depuis 8 ans et son PIB est en passe d'être réévalué par le Fonds monétaire international (FMI), ce qui le propulserait devant l'Afrique du Sud, première économie du continent.

Au Nigeria, la France "a perdu à la fois en parts de marché et en influence politique depuis 30 ans" et "notre réseau de coopération a considérablement diminué", selon Marc-Antoine Pérouse de Montclos, spécialiste de ce pays à l'Institut de recherche pour le développement.

Après Jacques Chirac, venu saluer en 1999 l'instauration de la démocratie au Nigeria, il s'agit de la deuxième visite seulement d'un président français dans ce pays, né en 1914 du regroupement de deux protectorats britanniques.

La France souhaite diversifier des relations commerciales avec le Nigeria pour l'heure essentiellement axées sur les produits pétroliers, en développant les échanges dans d'autres secteurs, en particulier l'agroalimentaire, la distribution et les infrastructures.

Des accords devraient être signés avec l'Agence française de développement (AFD) pour l'électrification de la région d'Abuja et avec l'entreprise française Vergnet spécialisée dans l'éolien. L'AFD est en mesure de consacrer jusqu'à 650 millions d'euros sous forme de prêts en 3 ans au Nigeria, selon l'Elysée.

Ce déplacement sera également l'occasion pour le président français de parler lutte contre le terrorisme, alors que le gouvernement nigérian est impuissant à réduire l'insurrection islamiste de Boko Haram dans le nord musulman du pays.

Boko Haram a été impliqué ces derniers mois dans l'enlèvement de plusieurs Français à la frontière poreuse du Nigeria et du Cameroun et depuis libérés (la famille Moulin-Fournier et le père Georges Vandenbeusch).

Le groupe multiplie les actions violentes dans la moitié nord du pays, au risque de déstabiliser les Etats voisins, en premier lieu le Cameroun. Les attaques meurtrières sont quasi-quotidiennes dans certains Etats du nord-est, pourtant sous état d'urgence depuis des mois et quadrillés par l'armée.

Dans la nuit de lundi à mardi, une attaque sur un lycée de l'Etat de Yobe (nord-est) a fait 43 morts dans la nuit de lundi à mardi. Mercredi soir, ce sont deux personnes qui ont été tuées dans un raid de Boko Haram sur une localité de l'Etat d'Adamawa (nord-est), où quatre banques, une station de police, des dizaines de commerces et plusieurs bâtiments gouvernementaux ont été détruits.

M. Hollande devrait, selon son entourage, assurer son homologue que la France "se sent concernée par son combat contre le terrorisme". "Ce qu'a fait la France avec l'opération Serval au Mali et ce que fait le Nigeria contre Boko Haram est complémentaire", souligne un diplomate sous couvert d'anonymat. Paris entend "poursuivre et approfondir" le dialogue en matière de renseignement avec le Nigeria, selon la même source.

La France est par ailleurs prête à apporter sa contribution dans la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée.

En signe d'amitié, François Hollande a prévu lors de sa visite de restituer à Goodluck Jonathan une statuette nigériane Nok (ce type d'oeuvre est l'objet de nombreux trafics) saisie par les douanes françaises.

bur-swi-hba/de

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