Le gouvernement sud-africain a présenté mercredi un budget serré, qui ne prévoit apparemment pas de dépenses à visées électorale, bien que l'ANC au pouvoir depuis 1994 remette sa majorité en jeu lors d'élections générales le 7 mai.
"Les circonstances actuelles nous obligent à vivre et à dépenser modestement, et à conserver un prudent équilibre entre les dépenses sociales et le soutien à la croissance", a expliqué devant le parlement le ministre des Finances Pravin Gordhan, qui mieux que personne sait aussi que les finances publiques de son pays sont scrutées de près par les agences de notation internationales.
"C'est un budget dicté par une conjoncture qui nous interdit d'augmenter l'enveloppe globale des dépenses", a ajouté le ministre, pour justifier ses arbitrages.
L'éducation et les allocations sociales restent les plus gros postes budgétaires.
M. Gordhan a d'ores et déjà annoncé qu'il s'attendait à une croissance inférieure aux 2,7% initialement prévus par le gouvernement. Et bien que le déficit budgétaire ait été contenu en dessous de 4%, aucune dépense exceptionnelle n'a été prévue.
L'ANC est pourtant confrontée à une grogne populaire incessante en raison du chômage, qui touche officiellement 25% de la population -- et probablement beaucoup plus si l'on prend en compte les non inscrits --, et à cause des services publics défaillants dans les townships, où les manifestations parfois violentes pour protester contre la mauvaise distribution d'eau ou d'électricité sont quotidiennes.
Faute de distribuer de l'argent, le ministre des Finances a repris le discours qui sert de base à la campagne de l'ANC avant les élections: "Nous avons fait d'immenses progrès pour reconstruire une société fragmentée, et pour offrir des opportunités à tous les Sud-Africains", a-t-il lancé, dans un bilan de 20 ans de démocratie et de pouvoir ANC, tout en admettant qu'il restait "d'immenses tâches et défis à relever" pour la décennie à venir.
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