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La crise en Ukraine entraîne le rouble à un record de faiblesse

La crise en Ukraine entraîne le rouble à un record de faiblesse

Le rouble a plongé mercredi à un nouveau record de faiblesse face à l'euro et à son plus bas niveau en cinq ans face au dollar, entraîné par l'effondrement de la monnaie ukrainienne en raison des craintes de plus en plus vives de faillite de l'Ukraine.

L'euro est monté jusqu'à 49,4990 roubles, au-delà du record de la semaine dernière, de 49,35 roubles. Il retombait vers 15H45 GMT à 49,20 roubles.

Le dollar a progressé jusqu'à 36,0595 roubles, son plus haut niveau depuis 2009. Il s'échange désormais à des valeurs proches de son record de 2009 (36,72 dollars). Il valait vers 15H45 GMT 35,99 roubles.

La devise russe a déjà perdu plus de 8% face à l'euro depuis le début de l'année, pénalisée par la désaffection générale des investisseurs vis-à-vis des monnaies émergentes et du coup de frein sur l'activité économique en Russie.

Par ailleurs, selon les analystes de VTB Capital, "les tensions en Ukraine ont recommencé à peser sur le rouble".

La hryvnia, la monnaie ukrainienne, chutait d'environ 5% mercredi soir face au dollar qui a dépassé le seuil symbolique des 10 hryvnias. Elle a perdu environ 18% de sa valeur depuis le début de l'année.

Les craintes d'un défaut de paiement de Kiev se font de plus en plus pressantes et les banques publiques russes sont très engagées dans l'ex-république soviétique. L'agence de notation Fitch a évalué mardi leurs prêts en Ukraine à 28 milliards de dollars.

Pour l'économiste Chris Weafer, de Macro Advisory, les investisseurs cherchent à "éviter tout actif qui pourrait pâtir de la crise en Ukraine et le rouble est perçu comme entrant dans cette catégorie".

"Personne ne sait pour le moment ce qu'il va se passer dans l'est de l'Ukraine et en Crimée, et la crainte, c'est que la Russie se trouve entraînée dans la crise", a-t-il ajouté.

Selon cet économiste, le risque d'un défaut de l'Ukraine "augmente", un plan de sauvetage complet étant peu probable avant la tenue de l'élection présidentielle le 25 mai.

Les nouvelles autorités ukrainiennes ont prévenu avoir besoin de 35 milliards de dollars et les économistes estiment que le pays a besoin rapidement d'environ 20 milliards de dollars pour éviter la banqueroute.

La Russie, qui avait accordé en décembre un prêt de 15 milliards de dollars à Kiev et une réduction du prix du gaz représentant plusieurs milliards, a versé trois milliards en décembre et a désormais gelé de fait son soutien.

Un vice-ministre russe des Finances, Sergueï Stortchak, a averti mardi que Moscou n'avait "pas d'obligations légales" à verser de nouvelle aide en l'état.

"Les répercussions directes de la crise en Ukraine sur l'économie russe seront probablement relativement limitées, ce n'est donc probablement pas la seule raison pour la faiblesse du rouble", a relevé Liza Ermolenko, économiste chez Capital Economics.

L'activité économique russe inquiète les investisseurs. La croissance du produit intérieur brut s'est établie à 1,3% l'an dernier contre 3,4% en 2012 et 4,3% en 2011, et les indicateurs publiés depuis le début de l'année montrent que la tendance s'est encore aggravée.

"La production industrielle et la consommation ont baissé, la construction et les investissements se sont effondrés", ont résumé les économistes de l'Ecole supérieure d'Economie de Moscou dans une note publiée mardi.

Selon eux, cette situation s'explique "en partie par la panique due à l'affaiblissement du rouble".

Population et entrepreneurs russes, échaudés par plusieurs douloureuses dévaluations depuis la chute de l'URSS, sont très sensibles aux mouvements de la monnaie.

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