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Les films en nomination aux Oscars n'ont pas tous connu un parcours facile

Les films en nomination aux Oscars n'ont pas tous connu un parcours facile
NEW YORK, NY - SEPTEMBER 25: Leonardo DiCaprio seen on location for 'The Wolf of Wall Street' on September 25, 2012 in New York City. (Photo by James Devaney/WireImage)
James Devaney via Getty Images
NEW YORK, NY - SEPTEMBER 25: Leonardo DiCaprio seen on location for 'The Wolf of Wall Street' on September 25, 2012 in New York City. (Photo by James Devaney/WireImage)

NEW YORK, États-Unis - Les nominations à la soirée des Oscars, cette année, sont le reflet d'une étrange réalité d'Hollywood, soit celle voulant que la marge entre le rejet et le tapis rouge soit souvent très, très mince.

Le développement d'un film est souvent un processus long et ardu, rempli de défis et d'obstacles liés à l'obtention de financement ou de l'approbation d'un dirigeant de studio. Le plus gros obstacle séparant un créateur d'un Oscar est bien souvent la simple obtention d'un feu vert pour son film.

C'est encore plus vrai de nos jours, alors que les studios se concentrent presque exclusivement sur les mégaproductions qui attirent les plus grosses foules. C'est l'ironie des Oscars: le soir où Hollywood se rassemble pour célébrer le cinéma, ce n'est pas la production normale qui est fêtée, ce sont plutôt ces films qui auraient pu ne jamais être tournés mais qui ont réussi à se faufiler parmi l'offre cinématographique.

Un film comme «The Wolf of Wall Street» («Le loup de Wall Street») pourrait laisser croire qu'il est facilement passé de l'idée au plateau de tournage avec Martin Scorsese à la réalisation, Leonardo DiCaprio dans le rôle principal et son histoire remplie de sexe et de drogue. Et pourtant, le long métrage, finaliste pour cinq Oscars dont celui du meilleur film, est passé bien près de ne jamais voir le jour. Après avoir développé le projet, Warner Bros l'a laissé tomber en 2008. Scorsese a plus tard affirmé avoir «perdu environ cinq mois de (sa) vie» à attendre le «ok» de Warner Bros qui n'est jamais venu.

Le projet n'aura finalement été tourné que quelques années plus tard, lorsque la compagnie indépendante Red Granite Pictures a accepté de financer le film au budget de 100 millions $ US et que Paramount Pictures a décidé de le distribuer.

«C'est un peu un miracle que ce film ait été fait, et surtout que nous ayons pu conserver le ton que nous voulions jusqu'à la fin, a confié DiCaprio. Quelle est la dernière fois où vous avez vu un film comme celui-là? Il n'entre dans aucune catégorie, aucune boîte. C'est épique. C'est un film épique hollywoodien géant. C'est presque comme les films qui étaient faits il y a 30 ou 40 ans, lorsque les réalisateurs avaient carte blanche.»

Le pari s'est finalement révélé payant, non seulement d'un point de vue critique, mais aussi au box-office. «The Wolf of Wall Street» a fait plus de 335 millions $ à travers le monde.

Le cas de «Dallas Buyers Club» (six nominations, notamment dans la catégorie du meilleur film) est encore plus remarquable. Ce film, qui fait aujourd'hui partie des neuf meilleurs de la dernière année selon l'Académie, a mis près de deux décennies à être tourné. Le coproducteur et coscénariste Craig Borten a d'abord vendu le scénario en 1996, après avoir rencontré et interviewé Ron Woodroof, un Texan qui luttait contre le sida avec des médicaments de contrebande provenant d'autres pays.

À un certain moment, Woody Harrelson devait en être la vedette, avec Dennis Hopper à la réalisation. Plus tard, le scénario a été vendu à Universal Picture, Brad Pitt a été choisi pour interpréter Woodroof et Marc Forster devait réaliser. Une autre version mettait en vedette Ryan Gosling, qui aurait été dirigé par Craig Gillespie.

Le projet n'a repris vie avec Matthew McConaughey (favori dans la catégorie du meilleur acteur) et le réalisateur québécois Jean-Marc Vallée que lorsque les droits du scénario ont expiré et que Borten et la coproductrice Melisa Wallack ont ainsi pu les racheter. Et encore, quelques semaines avant le début prévu du tournage, des investisseurs ont retiré leur financement.

Le projet a tout de même eu le feu vert, en partie parce que McConaughey l'a présenté comme inévitable. Il avait déjà commencé à perdre du poids et avait parlé du film dans des talk-shows télévisés.

Tourné en 25 jours avec un budget de 5 millions $ US, «Dallas Buyers Club» a enfin été fait, mais bien après que le sida eut cessé de faire les manchettes. Focus Features a acheté le film, qui a récolté 30,5 millions $ US à travers le monde.

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