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Obama prévient Karzaï qu'il prépare un retrait total

Obama prévient Karzaï qu'il prépare un retrait total

Barack Obama a prévenu mardi son homologue Hamid Karzaï qu'il préparait un retrait militaire total d'Afghanistan fin 2014, tout en laissant ouverte la possibilité de signer un accord crucial pour la présence américaine "plus tard cette année".

"Le président Obama a demandé au Pentagone de mettre en place des projets pour se préparer à la possibilité d'un retrait d'ici à la fin de l'année", a expliqué la Maison Blanche dans un communiqué, à l'issue d'un appel téléphonique du dirigeant américain à M. Karzaï.

Depuis des mois, ce dernier refuse de signer l'accord bilatéral de sécurité (BSA) encadrant une présence américaine dans son pays après la fin de la mission de l'Otan prévue en décembre. Il veut laisser ce soin à son successeur qui doit être élu en avril.

"Le président Obama a dit au président Karzaï que puisqu'il avait montré qu'il était improbable qu'il signe l'accord, les Etats-Unis prenaient des mesures supplémentaires pour prévoir" un retrait total, a précisé la Maison Blanche.

Le secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, a immédiatement indiqué qu'il avait donné des ordres pour organiser "un retrait en bon ordre si jamais les Etats-Unis ne conservent plus de soldats après 2014".

Il s'agirait de "l'option zéro", qui ne laisserait plus aucun soldat américain dans le pays, 13 ans après une intervention armée dans la foulée du 11-Septembre, destinée à déloger du pouvoir les talibans qui avaient offert un sanctuaire aux dirigeants d'Al-Qaïda dont Oussama ben Laden.

Elle ouvrirait une période d'incertitude dans un pays toujours en proie aux attaques sanglantes et où le pouvoir central, très fragile, est porté à bout de bras par l'aide internationale, militaire ou civile.

Le seul financement des 352.000 hommes des forces afghanes en 2013 a coûté 6,5 milliards de dollars, dont 5,7 milliards pris en charge par Washington.

Alors que pointait il y a quelques mois cette énième crise avec M. Karzaï, qui entretient depuis des années des relations exécrables avec les Etats-Unis, la Maison Blanche avait d'abord affirmé que le BSA, validé par la Loya Jirga (grande assemblée traditionnelle) devrait impérativement être signé avant la fin 2013.

Le Pentagone avait alors assuré que les huits mois restant en 2014 après la présidentielle seraient insuffisants pour planifier le déploiement de quelque 15.000 soldats d'une force résiduelle. Fin janvier, les Etats-Unis avaient 34.000 soldats en Afghanistan, les autres pays membres de la force internationale (Isaf) 19.000.

Mais le problème sur le plan logistique se fera réellement sentir au "début de l'été", a récemment affirmé le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey.

"Dans le même temps, si un BSA est en place, de même qu'un gouvernement afghan engagé à un partenariat (avec les Etats-Unis), une mission limitée après 2014" reste possible et serait "dans l'intérêt des Etats-Unis et de l'Afghanistan", a expliqué mardi M. Obama à M. Karzaï, selon la Maison Blanche.

"Donc, nous laisserons ouverte la possibilité de conclure un BSA avec l'Afghanistan plus tard cette année. Toutefois, plus longtemps nous resterons sans BSA, plus ce sera difficile d'exécuter quelque mission américaine que ce soit" après 2014, a ajouté l'exécutif américain en mettant aussi en garde contre une mission "plus réduite en taille et en ambition" dans ce cas.

Deux sénateurs républicains habituellement critiques de la politique étrangère de M. Obama ont soutenu mardi son approche. M. Karzaï "aura quitté le pouvoir dans deux mois, et nous devrions nous adresser au nouveau gouvernement", a remarqué John McCain. Il a aussi prévenu que "si nous nous retirons complètement, il se produira la même chose qu'en Irak: des drapeaux noirs d'Al-Qaïda flottant" sur les villes.

Son collègue Lindsey Graham a affirmé pour sa part que "le président a une approche logique" de la situation. "Plus nous attendons un BSA, plus ce sera difficile de planifier", a-t-il ajouté, en mettant lui aussi en garde contre l'"option zéro" ou un contingent résiduel trop faible.

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