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Japon: le patron nationaliste de la NHK prend tous les pouvoirs

Japon: le patron nationaliste de la NHK prend tous les pouvoirs

Le patron controversé de la télévision publique japonaise est de nouveau à la une pour avoir obtenu des administrateurs de la NHK une lettre de démission non datée.

Katsuto Momii avait déjà provoqué un scandale fin janvier en minimisant le rôle de l'armée japonaise dans la prostitution forcée d'Asiatiques durant la dernière guerre.

Cette nouvelle initiative surprenante du président a été annoncée mardi par les dix administrateurs concernés eux-mêmes, devant le Parlement.

Le conseil d'administration du groupe public de télévision et radio est composé de 12 membres: le président, le vice-président et dix autres administrateurs. Seul le vice-président n'a pas été poussé à écrire cette lettre de démission.

Selon l'agence de presse Kyodo et le quotidien Tokyo Shimbun, le président, un proche de l'actuel Premier ministre de droite Shinzo Abe, a convoqué un conseil d'administration extraordinaire le jour de sa prise de fonction pour exiger ces lettres de démission.

Visiblement embarrassé, un porte-parole de la NHK contacté par l'AFP n'a pas été en mesure de donner une explication.

Katsuto Momii a été nommé à la tête de la NHK par un comité directeur composé de 12 personnes, dont certaines choisies par M. Abe lui-même l'an dernier.

Fin janvier, le nouveau président avait affirmé que la prostitution forcée de femmes pendant la Seconde guerre mondiale, une pratique conduite par le Japon en Asie, était "fréquente dans tous les pays en guerre".

Le système des bordels militaires était "fréquent dans tous les pays en guerre", avait-il déclaré dès sa première conférence de presse depuis son arrivée à la tête de la NHK.

Devant le tollé, notamment en Chine et en Corée du Sud, il s'était excusé mais sans se rétracter, indiquant qu'il s'agissait d'une "opinion personnelle". Pas question de démissionner non plus.

La plupart des historiens estiment à 200.000 le nombre de ces "femmes de réconfort", surtout des Coréennes, Chinoises et Philippines, réduites en esclavage sexuel.

Le malaise s'est accru quelques jours plus tard lorsqu'un autre dirigeant de la NHK, Naoki Hyakuta, a nié la réalité du massacre dans la ville chinoise de Nankin perpétré en 1937 par l'armée japonaise.

Ces propos ont hérissé la Chine, qui dénonce régulièrement les penchants nationalistes ou militaristes supposés du Premier ministre japonais, qui a nommé M. Hyakuta au sein de la direction de la NHK.

Au risque d'envenimer un peu plus des relations exécrables avec la Corée du Sud, le secrétaire-général du gouvernement japonais a par ailleurs annoncé lundi que le Japon envisageait de réexaminer ses excuses officielles de 1993 à propos des "femmes de réconfort".

Yoshihide Suga, a expliqué que les autorités allaient examiner les témoignages de 16 Coréennes, d'anciennes "femmes de réconfort", qui avaient servi de base aux excuses du Japon.

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