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Contre les campagnes anti-tabac des cigares cubains plus courts

Contre les campagnes anti-tabac des cigares cubains plus courts

Des cigares plus courts, pouvant être fumés plus rapidement, sont la réponse stratégique de Cuba aux campagnes anti-tabac dans le monde, explique à l'AFP le co-président de Habanos SA, l'entreprise cubano-espagnole commercialisant les célèbres Havanes.

"Avec les restrictions qui s'imposent partout dans le monde sur les endroits où l'on peut fumer, logiquement la réponse est de proposer la dégustation d'une saveur intense en moins de temps", assure Luis Sanchez-Harguindey, en marge du 16e Festival du Havane, grand-messe annuelle des amateurs de ces cigares renommés.

"La tendance aujourd'hui est de proposer au consommateur des cigares de calibre plus gros, mais plus courts, justement pour être fumé plus rapidement", explique le responsable espagnol de Habanos SA. Cette société, issue du mariage entre l'entreprise d'Etat Cubatabaco et la franco-espagnole Altadis, racheté en 2008 par le groupe britannique Imperial Tobacco, célèbre cette années ses 20 ans.

Une des vedettes du Festival est justement le nouveau cigare, Partagas D6, de seulement neuf centimètres de long, alors que les plus longs Havanes peuvent atteindre traditionnellement plus du double.

"Il se fume en une quinzaine de minutes", assure Habanos SA.

La diversification vise aussi les consommateurs plus jeunes et les femmes, grâce à des saveurs moins fortes et plus raffinées. "Il y d'autres marques, comme Hoyo de Monterrey, qui permettent d'introduire des saveurs plus délicates, plus destinées aux jeunes", assure Luis Sanchez-Harguindey, un non-fumeur qui s'est mis au cigare à son arrivée à Cuba en 1998 alors qu'il travaillait pour une banque étrangère.

"Traditionnellement, le fumeur de cigares est un homme d'âge moyen et plus, notamment en raison du prix du cigare. Les produits les plus chers, comme les Cohiba, ne sont pas à la portée de tous. Mais l'image de la marque est aussi très importante", remarque le responsable du groupe.

"Nous voyons dans nos enquêtes de marketing que l'âge moyen du fumeur de Havane est en baisse et que le nombre de fumeuses est en hausse", même si elles ne représentent encore que 5% des consommateurs, ajoute-t-il.

Le climat et la terre cubaine, ainsi que la culture développée depuis des siècles autour du tabac et de l'élaboration des "puros", assurent aux cigares cubains de rester "un produit unique au monde", assure-t-il.

Avec un chiffre d'affaires de 447 millions de dollars en 2013, en hausse de 8% par rapport à 2012, "le cigare jouit d'une bonne santé", a affirmé lundi le vice-président du développement du groupe, Javier Terres Ercilla.

Et ceci grâce au développement de nouveaux marchés. Si l'Europe reste le premier marché du Havane, la Chine et le Proche-Orient sont prometteurs.

Les principaux marchés du cigare cubain sont l'Espagne, la France, la Chine, l'Allemagne, la Suisse, Cuba, le Liban et les Emirats arabes unis.

Il reste toujours un handicap de poids pour Habanos SA : son interdiction aux Etats-Unis, le plus gros marché de cigares au monde, en raison de l'embargo économique imposé depuis plus d'un demi-siècle par Washington à Cuba.

fj-jhd/hdz/gg

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