Le premier ministre égyptien, Hazem El-Beblaoui, a annoncé lundi la démission de son gouvernement, installé par l'armée. Ce geste pave la voie à l'officialisation de la candidature du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, numéro un de l'armée, à l'élection présidentielle.
« Aujourd'hui, le cabinet a pris la décision de présenter sa démission au président de la République », a déclaré Beblaoui lors d'une allocution télévisée, sans avancer de raison.
Le gouvernement « n'a ménagé aucun effort pour sortir l'Égypte de l'étroit tunnel [qu'elle traverse] sur le plan de la sécurité, des pressions économiques et de la confusion politique », a-t-il ajouté.
Hazem El-Beblaoui a été nommé à la tête du gouvernement après l'éviction du président Mohamed Morsi, déposé le 3 juillet par l'armée.
Le président par intérim, Adly Mansour, a néanmoins demandé à El-Beblaoui de diriger le gouvernement jusqu'à ce qu'un nouveau premier ministre soit choisi, selon le quotidien public Al-Ahram.
En route vers la présidentielle
Cette annonce intervient alors qu'une élection présidentielle doit être convoquée d'ici la mi-avril.
« Il s'agit d'une étape nécessaire avant l'annonce de la candidature d'Al-Sissi », a d'ailleurs affirmé un responsable égyptien, à l'agence Reuters.
Le chef de l'armée, Abdel Fattah Al-Sissi, ne cache pas son intention d'être candidat à la présidentielle, mais pour être éligible, il doit d'abord démissionner de son poste de ministre de la Défense et vice-premier ministre et quitter ou prendre sa retraite de l'armée. La démission du cabinet serait ainsi une façon de montrer qu'Al-Sissi n'agit pas seul, a indiqué le responsable égyptien à Reuters.
L'annonce de cette démission du cabinet Beblaoui survient dans la foulée de grèves, dont celle des travailleurs des transports publics et des éboueurs. Une grave pénurie de gaz de cuisine a également fait les manchettes ces derniers jours.
Beblaoui a souvent été critiqué dans les médias pour son indécision et son incapacité à s'attaquer efficacement aux problèmes économiques du pays.