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Thaïlande: une fillette tuée dans des tirs contre une manifestation antigouvernementale

Thaïlande: une fillette tuée dans des tirs contre une manifestation antigouvernementale

Une fillette de cinq ans a été tuée par balles et 30 personnes blessées lorsque des hommes ont ouvert le feu sur une manifestation antigouvernementale dans l'est de la Thaïlande, a annoncé la police dimanche.

Les assaillants circulant dans deux camionnettes ont surgi sur une place de marché samedi soir dans le district de Khao Saming, dans la province du Trat, à 250 km à l'est de la capitale Bangkok, et tiré sur la foule.

"Une fillette de cinq ans a été tuée et 30 personnes ont été blessées", a déclaré à l'AFP le lieutenant de police Thanaphum Naewanit. "L'objectif était de perturber la manifestation".

Une autre fillette de cinq ans figure parmi six blessés dans un état critique, selon Supan Srithamma, responsable du ministère de la Santé.

La télévision a diffusé des images de la place après l'attaque, montrant des chaises en plastique renversée et des étals abandonnés par les manifestants paniqués.

La Première ministre thaïlandaise, Yingluck Shinawatra, fait face depuis l'automne à des manifestants qui réclament sa tête, lui reprochant notamment d'être une marionnette de son frère Thaksin Shinawatra, ancien Premier ministre en exil renversé par un coup d'Etat en 2006, qu'ils détestent.

Les violences qui ont émaillé les manifestations ont fait au moins 17 morts et une centaine de blessés --manifestants et policiers-- depuis plus de trois mois et les tensions restent vives dans la capitale.

Les partis pro-Thaksin ont gagné toutes les élections depuis plus de dix ans. Les protestataires, qui continuent à occuper de nombreux sites de la capitale, accusent la famille Shinawatra d'utiliser l'argent public pour s'assurer le soutien des campagnes, coeur de son électorat.

Les législatives du 2 février n'ont pas réussi à apaiser cette crise.

Les manifestants, qui veulent remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple", ont perturbé le scrutin et aucun résultat n'a été annoncé en attendant de nouveaux votes partiels, prolongeant le mandat d'un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes.

Les protestataires ont condamné dimanche l'attaque de Khao Saming, reprochant aux forces de l'ordre de n'avoir pas protégé les manifestants.

"Des armes de guerre ont été utilisées pour perpétrer un acte terroriste planifié et organisé", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole du mouvement, Akanat Promphan. "Cette atrocité a aggravé la nature de la violence contre les manifestants pacifiques (...), c'est une question de sécurité nationale".

Quelques heures après l'attaque, des dirigeants des "Chemises rouges" pro-Thaksin se sont réunis à Nakhon Ratchasima, porte d'entrée de la région du nord-est favorable à Thaksin, pour organiser le soutien au gouvernement en place.

Coup dur pour la Première ministre, la justice lui a ordonné cette semaine de ne pas utiliser la force contre les manifestants "pacifiques", ce qui risque de lui lier les mains face à un mouvement qui bloque notamment le siège du gouvernement depuis des semaines.

Le jugement est intervenu au lendemain de heurts lors d'une opération de la police pour reprendre certains sites, faisant 5 morts, dont un policier tué par balle.

Si le gouvernement a assuré n'avoir utilisé que des balles en caoutchouc, Human Rights Watch a accusé les deux camps d'avoir fait usage de balles réelles, et s'est inquiété d'une "escalade" de la violence.

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