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Le principal groupe protestataire intentera un procès au gouvernement turc

Le principal groupe protestataire intentera un procès au gouvernement turc

Le principal groupe protestataire à l'origine des manifestations de l'an dernier intentera une action en justice "sans précédent" contre le gouvernement turc pour les morts et blessés des affrontements, annonce dimanche la presse locale.

Au début du mois un tribunal turc a rejeté les accusations de constitution d'une association criminelle contre la Plateforme de solidarité Taksim, organisatrice des manifestations qui ont dégénéré à la suite d'une violente répression policière.

"Nos avocats sont en train de préparer une action en justice sans précédent au nom de tous ceux qui ont pris part à la résistance... qui ont été tués, blessés ou ont perdu leurs yeux du fait de la violence de la répression policière" a déclaré Ender Imrek, membre de la Plateforme et du Parti démocratique populaire (HDP) au quotidien Hurriyet.

"Nous allons juger le gouvernement. Ils doivent s'attendre à une action en justice qui constituera un précédent international et sera enseignée dans les écoles" a-t-il précisé.

Les manifestations de juin 2013 avaient pour origine l'action d'un petit groupe de défenseurs de l'environnement qui s'opposaient à la destruction d'un petit parc dans le centre d'Istanbul. Cette action a eu un écho national et s'est transformée en mouvement de protestation contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, accusé de faire preuve d'un autoritarisme grandissant.

Le groupe de militants décidés à intenter cette action compte des figures de premier plan de la société civile.

Le mouvement de protestation qu'il a conduit a fait sept morts et quelque 8000 blessés selon l'Association des médecins turcs.

"Sept jeunes gens ont été tués alors qu'ils défendaient une cause pacifique. Un de nos enfants est dans le coma" a affirmé Mucella Yapici, présidente de la Chambre des architectes et ingénieurs qui a fait l'objet d'accusations de la part du gouvernement.

Elle a également dénoncé une loi adoptée le mois dernier qui pénalise les médecins qui apportant une aide d'urgence sans avoir un permis gouvernemental. Cette loi a été dénoncée comme visant spécifiquement les médecins qui soignent les manifestants.

"Si les médecins de ce pays sont poursuivis pour avoir aidé les gens dans la rue, c'est un crime de ne pas juger ceux qui en sont responsables" a souligné Mucella Yapici.

Entretemps, M. Erdogan est aux prises depuis décembre dernier avec des accusations de corruption massive touchant ses principaux alliés.

Sa gestion de l'affaire et sa riposte, notamment les mesures prises pour contrôler plus étroitement internet, ont déclenché de nouvelles protestations et entamé sa popularité à la veille des élections municipales du 30 mars prochain.

Samedi, la police anti-émeutes d'Istanbul a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons d'eau contre quelque 3000 personnes manifestant contre les nouvelles restrictions imposées à l'usage d'internet.

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