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Le président ukrainien par intérim fait de l'intégration avec l'Europe sa priorité

Le président ukrainien par intérim fait de l'intégration avec l'Europe sa priorité
Radio-Canada

Tout juste arrivé en poste, le président ukrainien par intérim, Oleksander Tourchinov, fait de l'intégration avec l'Europe sa priorité.

S'adressant à la nation, il s'est dit prêt à « développer des relations d'égalité, de respect et de bon voisinage avec la Russie » , tout en appelant Moscou à « respecter le choix pro-européen de l'Ukraine ».

C'est sur cette déclaration que s'est poursuivie la transition politique en Ukraine, dotée depuis dimanche du président par intérim Tourchinov, l'actuel président du Parlement.

Destitué samedi, l'ancien président pro-russe Viktor Ianoukovitch est introuvable.

Les membres du Parlement ont aussi voté samedi en faveur de la tenue d'une élection présidentielle avant le 25 mai prochain. D'ici là, les députés ont jusqu'à mardi prochain pour former un gouvernement de coalition nationale.

La réaction du président russe Vladimir Poutine se fait toujours attendre depuis ces derniers rebondissements, mais Moscou a décidé de rapatrier son ambassadeur dimanche, disant vouloir mener des consultations sur « la dégradation de la situation » à Kiev.

Ianoukovitch est disparu

Les évènements se sont bousculés une fois annoncé le départ de M. Ianoukovitch de Kiev, qui s'est rendu dans l'est du pays, d'où il est originaire et où il pensait trouver du soutien.

Viktor Ianoukovitch se trouverait dans l'est russophone du pays, après avoir quitté la capitale, Kiev, vendredi. Un membre de l'agence responsable de la sécurité frontalière ukrainienne a affirmé qu'un avion transportant le président déchu s'était vu refuser le droit de décoller vers la Russie à partir de l'aéroport de Donetsk, dans l'est du pays, samedi soir.

L'ancien président s'est dit victime d'un coup d'État, et il n'entend pas démissionner, rappelant qu'il a été élu démocratiquement.

Par ailleurs, la formation politique du président, le Parti des régions, l'a lâché, le jugeant « responsable des événements tragiques en Ukraine », et a condamné sa « trahison », dans un communiqué.

Dimanche, les manifestants étaient toujours bien présents sur la place de l'Indépendance, à Kiev, centre de la contestation depuis le mois de novembre. La situation était calme et les opposants affirmaient avoir toujours le contrôle sur l'immeuble présidentiel, où ils avaient pénétré samedi après le départ de Viktor Ianoukovitch. Selon des médias, des manifestants organisaient des tours de garde, sans accrochage avec les policiers.

Également samedi, les parlementaires ont approuvé une loi permettant la libération de l'ancienne première ministre, opposante et égérie de la « révolution orange » de 2004, Ioulia Timochenko, emprisonnée pour abus de pouvoir depuis 2011.

Celle-ci a été libérée peu de temps après et s'est rendue à la place de l'Indépendance pour s'adresser aux opposants. Elle leur a enjoint de maintenir la pression et les a félicités d'avoir entraîné la chute de la « dictature ».

Le parti de Ioulia Timochenko a aussi indiqué dimanche qu'elle n'était pas intéressée par le poste de première ministre.

Réactions internationales

Mme Timochenko doit rencontrer « très prochainement » la chancelière allemande, Angela Merkel, avec qui elle s'est entretenue au téléphone, a annoncé son parti, dimanche.

La chancelière a pour sa part exhorté Ioulia Timochenko à oeuvrer pour l'unité de l'Ukraine, selon une source gouvernementale à Berlin.

De son côté, la Commission européenne a fait savoir qu'elle demeurait prête à conclure un accord commercial avec l'Ukraine une fois que celle-ci se serait dotée d'un nouveau gouvernement.

Kiev accueillera d'ailleurs lundi la plus haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, qui souhaite discuter des mesures à prendre pour mettre fin à la crise politique et stabiliser l'économie du pays.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part déclaré, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue américain, John Kerry, que la priorité pour l'Ukraine est de mettre en oeuvre son plan de sortie de crise.

Il a toutefois ajouté que la trêve demandée vendredi par l'Europe n'avait pas été respectée, demandant à ce qu'un accord de partage de pouvoir entre les deux parties soit remis de l'avant.

Silencieux depuis le début de la crise, le président russe, Vladimir Poutine, est resté muet, faisant du ministre Lavrov son porte-parole.

Questionnée dimanche sur la réaction des États-Unis devant une hypothétique intervention militaire russe en Ukraine, la conseillère américaine à la sécurité nationale, Susan Rice, a déclaré sur les ondes du réseau NBC qu'il s'agirait d'une « grave erreur ».

Recours judiciaires

Par ailleurs, des mandats d'arrêt ont été lancés, dimanche, contre l'ex-ministre du Revenu, Oleksander Klimenko, et l'ex-procureur général, Viktor Pchonka.

Le procureur intérimaire n'a pas donné plus d'informations sur les raisons de ces mandats.

« Une enquête a été ouverte et une équipe d'enquêteurs travaille à l'interpellation de ces individus pour les traduire devant la justice », s'est-il contenté de dire.

Samedi, le nouveau ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, avait indiqué que les forces de l'ordre et le gouvernement coopéraient à une enquête sur « les crimes graves commis contre le peuple ukrainien, y compris par d'anciens dirigeants de l'État ».

Ces développements majeurs dans la crise politique ukrainienne sont survenus au lendemain de la signature, vendredi, d'un accord entre le président Ianoukovitch et les chefs de l'opposition qui restreignait ses pouvoirs et précipitait la tenue d'élections.

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