Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

"La reine des neiges" parachève la "Deuxième Renaissance" de Disney

"La reine des neiges" parachève la "Deuxième Renaissance" de Disney

Adulé par le public et la critique, et grand favori pour l'Oscar du long métrage d'animation, "La reine des neiges" parachève la "Deuxième Renaissance" des Studios Disney, dynamisés par une concurrence accrue et l'entrée de Pixar et de son patron John Lasseter dans l'empire de Mickey.

Enorme succès au box-office -- avec pas loin d'un milliard de dollars de recettes dans le monde -- et salué par la critique comme l'un des meilleurs films de l'histoire de Disney, "La reine des neiges" est le dernier en date d'une brochette de succès pour Disney: "La princesse et la grenouille" (2009), "Raiponce" (2010) et "Les mondes de Ralph" (2012).

Et si "La reine des neiges" remporte l'Oscar, ce sera la première statuette de l'histoire de Disney pour un long métrage d'animation, depuis la création de la catégorie en 2001.

Il n'en fallait pas plus pour parler d'une "Deuxième Renaissance" du studio de Mickey, qui s'était assoupi au tournant du siècle, marginalisé par Pixar et sa flopée de chefs-d'oeuvres, de "Toy Story" à "Cars", en passant par "Le monde de Nemo", "Ratatouille" et "Là-haut".

"De même que +Basil, détective privé+ (1986), marquait une reprise après le nadir de +Taram et le chaudron magique+ (1985), "La princesse et la grenouille+ a fait beaucoup mieux que les films l'ayant précédé", déclare à l'AFP Tom Sito, historien de l'animation et professeur de cinéma à l'Université de Californie du Sud (USC).

Ce n'est pas la première fois que Disney "renaît". Les années 70 et 80 avaient été dures pour le studio et il fallut attendre l'avènement d'une nouvelle génération d'animateurs pour le voir reprendre des couleurs, avec "La petite sirène" (1990), "La belle et la bête" (1991) et la consécration du "Roi lion" (1994).

Ironie du sort, le prince charmant de la "Deuxième Renaissance" de Disney n'est autre que son ancien fossoyeur, John Lasseter, patron et co-fondateur de Pixar, nommé directeur créatif de l'ensemble de l'animation de Disney après le rachat de Pixar en 2006.

"Depuis la fusion, Disney Animation est à nouveau sous la responsabilité directe d'un animateur. Cela n'était plus arrivé depuis la mort de Walt Disney en 1966", observe M. Sito, qui fut également animateur chez Disney puis chez DreamWorks Animation.

Le réalisateur de "Toy Story" et "Cars" a "fait entrer beaucoup de nouveaux talents", dit-il. "On a également assisté, après une parenthèse de vingt ans, à retour au format de la comédie musicale, une spécialité de Disney".

De fait, le tube de "La reine des neiges", "Let it go", est nommé -- et bien placé -- pour l'Oscar de la meilleure chanson.

Peter Del Vecho, producteur de "La reine des neiges", reconnaît que John Lasseter "a changé la culture de Disney Animaton".

"Nous sommes un studio différent de Pixar, mais il a importé chez nous beaucoup de choses qu'il a apprises là-bas", explique-t-il à l'AFP. "La plus importante est que les réalisateurs doivent être responsables de leur film".

Cela se traduit par un mode de travail très collaboratif, où les tous les réalisateurs et scénaristes des projets en cours donnent leur avis sur les films des autres lors de projections de travail.

"La meilleure idée gagne, et nous sommes encouragés à faire des erreurs et à prendre des risques", ajoute M. Del Vecho.

L'autre facteur ayant contribué au retour en grâce de Disney est la compétition accrue dans le monde de l'animationn, avec notamment Blue Sky ("L'age de glace", "Rio"), DreamWorks Animation ("Shrek", "Kung-Fu Panda", "Madagascar"...) ou Illumination ("Moi, moche et méchant").

"Quand la marée monte, tous les bateaux montent avec", remarque M. Sito. "Walt Disney a fait quelques-uns de ses meilleurs films quand il se mesurait à Max Fleisher et aux Looney Tunes".

"Et quand (le studio) était seul dans les années 60 et 70, son esthétique dépassée et répétitive a créé des films usés malgré leur qualité technique", dit-il. Aujourd'hui, "le succès de +La grande aventure de Lego+ et de +Moi, moche et méchant+ crée un climat formidable pour de nouvelles idées dans l'animation".

rr/mpd

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.