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Un sommet nord-américain pour renforcer les liens commerciaux, malgré des frictions

Un sommet nord-américain pour renforcer les liens commerciaux, malgré des frictions

Le president américain Barack Obama, son homologue mexicain et le Premier ministre canadien se sont engagés mercredi, 20 ans après la signature de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena), à renforcer leurs liens commerciaux lors d'un sommet marqué aussi par des frictions entre les trois pays voisins.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto a conclu la réunion avec M. Obama et le Premier ministre canadien Stephen Harper en soulignant que le sommet visait à faire de l'Amérique du Nord "la région la plus compétitive du monde".

Les trois gouvernements n'ont pas l'intention d'actualiser l'accord signé en 1994, qui représente aujourd'hui quelque 1.000 milliards de dollars par an en termes d'échanges commerciaux. Il s'agit plutôt maintenant de le moderniser par le biais d'un partenariat élargi à 12 pays, en particulier en Asie: le partenariat Trans-Pacifique que Washington espère faire aboutir cette année.

Mais M. Obama a reconnu qu'il devait d'abord faire face à une certaine opposition à cette orientation de la part "d'éléments" de son propre Parti Démocrate.

"Ce que j'ai dit au président Peña Nieto et au Premier ministre Harper, c'est que nous allons le faire passer si c'est un bon accord", a dit M. Obama lors de la conférence de presse commune finale.

Les trois dirigeants ont trouvé des terrains d'accord sur des problèmes comme la facilitation des flux commerciaux en Amérique du Nord, la protection du papillon migrateur de la région, le Monarque, et la poursuite de la coopération sur les questions de sécurité.

MM. Obama et Harper ont également rendu hommage à l'ambitieux programme de réforme dans les domaines énergétique, économique et éducatif, que le président Peña Nieto a réussi a faire adopter par le Parlement mexicain au cours de l'année passée.

Mais plusieurs sujet de tensions restent non résolus à l'issue du sommet de Toluca entre les pays surnommés il y a quelques années "Los tres amigos" (Les trois amis).

Obama n'a pas donné à Harper de signe que son administration ait pris une décision concernant le projet de pipeline Keystone XL qui transporterait des hydrocarbures synthétiques et du bitume dilué depuis la régon des sables bitumeux du Canada à travers les Etats-Unis en direction de raffineries, notamment au Texas. Ce projet rencontre l'opposition résolue des associations environnementalistes.

Le dirigeant américain a répété que le secrétaire d'Etat John Kerry continuait d'y réfléchir, malgré un rapport du département d'Etat concluant le mois dernier que l'oléoduc n'aurait pas d'impact significatif sur le réchauffement global.

"Il y a un processus qui a été mené à son terme, et je sais qu'il a été complet, et je suis certain parfois que Stephen Harper le considère un peu trop laborieux", a dit M. Obama.

Ce à quoi a répondu M. Harper: "Mes vues en faveur du projet sont très bien connues. Ses vues sur le processus sont également bien connues. Nous avons eu ces discussions et nous allons les continuer".

M. Obama a par ailleurs dit au président mexicain que la réforme de l'immigration restait l'une des ses "plus hautes priorités".

Mais le dirigeant des Etats-Unis n'a pas donné d'indication sur les moyens de briser la résistance à ce projet de la part du camp républicain, pour permettre à 11 millions de migrants en situation irrégulière, dont beaucoup de Mexicains, de parvenir à une régularisation de leur situation.

De leur côté, le Mexique et le Canada ont leur propre contentieux sur le durcissement imposé en 2009 par Ottawa pour l'obtention par les Mexicains d'un visa, dans le but de freiner les demandes d'entrée.

Peña Nieto a demandé à Harper l'organisation d'une réunion bilatérale à Mexico mardi, pour négocier l'élimination du visa "dans un avenir proche".

En dépit de ces désaccords, Peña Nieto a estimé que le sommet avait permis aux trois dirigeants de renforcer leur amitié, en emmenant Obama et Harper visiter un jardin botanique puis à déjeuner.

Les alliés ont publié une déclaration commune prévoyant notamment la création d'un "Programme nord-américain du voyageur", pour faciliter les déplacements de leurs citoyens, promouvoir les échanges d'étudiants et améliorer les infrastructures frontalières.

Ils ont également décidé de créer un groupe de travail sur la préservation du papillon Monarque qui migre chaque année du Canada vers le Mexique à l'époque de la reproduction, mais dont la population a tendance à baisser fortement.

lth/jcb/jr

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