Le ministre britannique des Finances, George Osborne, a averti jeudi que rien n'obligerait le Royaume-Uni à partager la livre sterling avec une Ecosse indépendante, en cas de victoire du oui au référendum de septembre prochain.
"Il n'y a aucune raison légale pour que le reste du Royaume-Uni doive partager sa monnaie avec l'Ecosse" en cas d'indépendance, a déclaré le ministre lors d'un discours à Edimbourg. "Si l'Ecosse quitte le Royaume-Uni, elle quitte la livre sterling".
George Osborne contredisait ainsi le dirigeant écossais nationaliste Alex Salmond, qui a assuré qu'une Ecosse indépendante aurait le droit de garder la livre.
Dans cette intervention, la plus musclée du gouvernement britannique depuis le début du débat sur l'indépendance, Osborne a accusé le Parti nationaliste écossais (SNP) de ne proposer "rien de plus que de la confusion, des affirmations sans fondement et de vaines menaces".
Il a comparé ce parti à un conjoint en colère dans un "divorce houleux". "La livre n'est pas un bien qui se divise entre deux pays après une séparation, comme on le ferait d'une collection de CD", a ajouté George Osborne.
Le ministre a abondamment cité le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney, qui a indiqué en janvier qu'une Écosse indépendante devrait céder une partie de sa souveraineté budgétaire pour pouvoir conserver la livre sterling, en citant la zone euro comme exemple à ne pas suivre.
Les deux autres principaux partis politiques britanniques --le parti travailliste d'opposition et les libéraux démocrates-- solidaires des conservateurs dans la campagne pour le non, ont fait savoir qu'ils approuveraient jeudi la ligne dure présentée par George Osborne.
A sept mois d'un référendum crucial, le Premier ministre David Cameron s'était quant à lui livré à un plaidoyer plus lyrique la semaine dernière, en exhortant tous les Britanniques à convaincre les Ecossais de rejeter l'indépendance.
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