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Les grands chefs militaires de la première guerre mondiale

Les grands chefs militaires de la première guerre mondiale

Du général français Foch à l'allemand Hindenburg en passant par Winston Churchill, voici quelques-uns des chefs de guerre qui ont marqué le premier conflit mondial :

- Joseph Joffre (1852-1931): souvent jugé compétent mais sans génie, il commande les armées sur le front occidental en août 1914, et son attachement au dogme de "l'offensive à outrance" contribue à la catastrophique entrée en guerre de la France. D'un sang-froid imperturbable, Il parvient toutefois à rétablir la situation grâce à sa contre-offensive victorieuse en septembre lors de la bataille de la Marne. A la tête des armées françaises jusqu'à la fin 1916, il est accusé de les épuiser par d'incessantes offensives aussi meurtrières qu'infructueuses, et est poussé à la démission. Il aura néanmoins des funérailles nationales.

- Robert Nivelle (1856-1924) : en 1916, ce spécialiste de l'artillerie réussit à Verdun à reprendre aux Allemands le terrain perdu. Il est alors très populaire et le gouvernement choisit cet officier brillant mais rigide pour remplacer Joffre sur le front occidental. Son obstination, en mai 1917, à poursuivre la désastreuse offensive du Chemin des Dames au prix de dizaines de milliers de morts provoquera des mutineries dans l'armée française. Limogé, il incarnera l'image du général "boucher", indifférent à la vie de ses soldats. Il meurt en 1924 dans l'indifférence générale.

- Philippe Pétain (1856-1951): colonel en 1914 et prêt à prendre sa retraite, il se retrouve en 1915 engagé dans l'offensive de Champagne et, surtout, en 1916 à Verdun où il réussit à contenir l'offensive allemande. Ayant acquis la réputation d'un officier prudent et soucieux de ménager la vie de ses hommes, il succède à Nivelle en 1917 sur le front occidental. Il met fin aux grandes offensives meurtrières, dans l'attente de l'arrivée des renforts américains et des chars sur le champ de bataille. Très populaire auprès des anciens combattants, il sera appelé à la tête du gouvernement après la défaite militaire française de juin 1940, et prendra jusqu'en 1944 la tête du régime de collaboration avec l'Allemagne nazie installé à Vichy. Condamné à mort à la Libération, il sera gracié et mourra à 95 ans.

- Ferdinand Foch (1851-1929): directeur de l'Ecole de guerre de 1907 à 1911, il participe à la bataille de Lorraine puis de la Marne. Après la crise de 1917, il devient commandant en chef de l'armée française, puis de toutes les forces alliées qu'il va conduire à la victoire à partir de l'été 1918. Comme Joffre, il n'a pas la réputation d'être un stratège exceptionnel, mais sa compétence lui permet d'être alors l'homme de la situation. L'armistice de Rethondes est en grande partie son oeuvre. Il est à la tête des armées alliées lors du défilé de la victoire du 14 juillet 1919.

- Winston Churchill (1874-1965): député dès 1900, il occupe plusieurs postes ministériels au sein du gouvernement britannique, et devient Premier lord de l'Amirauté (ministre de la marine) en 1911. Dès la fin de 1914, il doute, comme Poincaré en France, qu'il soit possible de percer le front à l'ouest et cherche d'autres théâtres d'opérations: ce sera la désastreuse expédition des Dardanelles (février 1915-janvier 1916) qui se solde par un échec et 180.000 morts du côté allié. Churchill doit démissionner et demande à partir sur le front ouest en France. Il y commande un bataillon, avant de revenir à Londres où il devient secrétaire à la Guerre (1917-1922). Premier ministre de 1940 à 1945, il mènera la Grande-Bretagne à la victoire dans la Seconde guerre mondiale.

- Horatio H. Kitchener (1850-1916): ministre britannique de la guerre en 1914. Connu pour ses talents d'organisateur, il parvient en peu de temps à lever une armée, portant les forces britanniques de 170.000 soldats en 1914 à 1,3 million d'hommes en 1915. Il meurt en mer en 1916 lorsque son navire saute sur une mine, au large de l'Ecosse.

- Douglas Haig (1861-1928): commandant-en-chef des troupes britanniques sur le front français de 1915 à 1918. Principal responsable de l'échec en 1916 de la bataille de la Somme, la plus sanglante de la guerre, il est surnommé "le boucher" par les soldats mécontents. Cet officier sourcilleux de ses prérogatives, souvent peu apprécié de l'Etat-major français, accepte néanmoins sans difficultés l'attribution du commandement unique des forces alliées au général Foch en 1918.

-Thomas Edward Lawrence (dit Lawrence d'Arabie) (1888-1935): Cet officier de liaison britannique arabophone, archéologue de formation et aventurier de caractère, a joué un rôle important -bien que controversé- dans le déclenchement en 1916 de la "révolte arabe" contre l'empire ottoman. Son action de guérilla aux côtés des troupes bédouines arabes a été immortalisée par le film aux sept oscars "Lawrence d'Arabie" réalisé en 1962 par David Lean.

- Paul von Hindenburg (1847-1934): il est l'un des deux généraux allemands les plus célèbres de la guerre, avec son adjoint Ludendorff. Il commande en août 1914 les forces allemandes en Prusse orientale où, après des revers initiaux, il remporte en septembre la bataille décisive de Tannenberg contre les Russes. Il est nommé chef d'état-major de l'Armée deux ans plus tard et le reste jusqu'à la fin du conflit, imposant un pouvoir sans partage de l'armée à la tête du pays. Bien que monarchiste convaincu, il conseille à Guillaume II d'abdiquer et de s'exiler le 9 novembre 1918, à la veille de l'armistice. Président de la République après la guerre, il appellera Hitler au pouvoir en janvier 1933 à la suite des élections législatives de l'automne précédent.

- Erich Ludendorff (1865-1937): Il est d'abord chef d'Etat-major de Hindenburg, avec lequel il collaborera jusqu'à la fin de la guerre. Ludendorff, bien que de 17 ans le cadet, est considéré comme la tête pensante du tandem, qui exerce une pression croissante sur le pouvoir civil du chancelier Bethmann-Hollweg, contraint à la démission en juillet 1917. Partisan de la guerre à outrance, il ne prévoit cependant pas l'entrée des Américains en guerre. Dépassé par l'effondrement militaire de l'été 1918, il pousse à l'armistice, et démissionne pour laisser aux civils la responsabilité de la capitulation.

- Erich von Falkenhayn (1861-1922): général allemand, ministre de la Guerre en 1913, il succède en 1914, après la défaite allemande de la bataille de la Marne, à Moltke au poste de chef d'état-major général. Son échec à Verdun en 1916 conduit à sa démission et à son remplacement par Hindenburg. Il commande ensuite en Roumanie (1916) puis en Palestine (1917-1918).

- John Pershing (1860-1948): chef du corps expéditionnaire américain qui débarque en France en juin 1917. Ce n'est qu'à partir du printemps 1918 que les troupes américaines, qui ont besoin d'être formées, interviennent dans la bataille. Sous le commandement du général Pershing, la première armée américaine livre la bataille de Saint-Mihiel et lance une offensive sur la Meuse et en Argonne en septembre-octobre. Au moment des négociations d'armistice, Pershing est partisan de continuer la guerre jusqu'à la capitulation de l'Allemagne.

- Aleksei Alekseievitch Broussilov (1853-1926): considéré généralement comme l'un des meilleurs généraux russes, il devient célèbre par la grande offensive victorieuse qu'il mène en 1916 contre les Austro-Hongrois en Galicie. Commandant en chef des armées russes en 1917, il se rallie aux bolcheviks après la révolution d'Octobre.

doc-lma/phv

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