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Hollande dans la Silicon Valley pour une offensive de charme française

Hollande dans la Silicon Valley pour une offensive de charme française

Le président français François Hollande a proclamé mercredi à San Francisco sa foi dans les entreprises innovantes et les start-up mais aussi sa disposition à accueillir en France les géants américains de l'internet, au terme d'une visite d'Etat de trois jours aux Etats-Unis.

Symbole de cette lune de miel: le "hug" (accolade) qu'il a accordé à Carlos Diaz, un entrepreneur de la Silicon Valley. Celui-ci était à l'origine en 2012 du mouvement des "pigeons", une révolte de patrons contre la hausse un temps envisagée de la taxation des plus-values sur les cessions d'entreprises, initiative qui menaçait de décourager les investisseurs.

"Etes-vous capable aujourd'hui d'embrasser vraiment les entrepreneurs et de leur faire un hug", l'a mis au défit Carlos Diaz, disant avoir "adoré" le discours du chef de l'Etat qui avait égrené une série de mesures en faveur des start-up françaises. François Hollande s'est alors volontiers exécuté, sous les applaudissements des quelques dizaines de dirigeants de start-up présents.

Après deux jours d'une visite d'Etat à Washington dominée par les grands enjeux diplomatiques et économiques, il aura été le premier président français en exercice à fouler le sol de la Californie depuis 30 ans après François Mitterrand. Ce dernier, a-t-il rappelé, avait alors croisé le chemin de Steve Jobs, le fondateur d'Apple venu déjà l'interpeller sur le peu d'étudiants français créateurs d'entreprises.

François Hollande a fait valoir que "la France doit reconnaître le dynamisme de ses entrepreneurs" et favoriser "l'esprit d'initiative".

Le président français a ainsi promis dès "le mois prochain" un dispositif "aussi incitatif qu'aux Etats-Unis" pour le "financement participatif" des jeunes pousses françaises, proposé des mesures en faveur des étudiants créateurs d'entreprise, relancé l'idée de "passeports talents" pour les créateurs étrangers ou évoqué "l'idée" de sortes de stock options dans les start-up.

Au cours d'un déjeuner dans un restaurant de San Francisco, François Hollande a rencontré aussi les tycoons de l'internet, Eric Schmidt (Google), Sheryl Sandberg (Facebook), Jack Dorsey (Twitter) ou Mitchell Baker (Mozilla Foundation).

Il leur a confié avoir lancé le message suivant: "nous n'avons peur de rien, pas peur de mettre nos meilleures entreprises dans la Silicon Valley, pas peur non plus d'attirer des talents ou des investisseurs étrangers dans notre pays".

"Nous devons accepter une émulation favorable à l'emploi dans notre pays, c'est pour ça que j'ai dit à ces grands groupes: venez investir en France, venez créer des emplois, (...) venez aussi soutenir les start-up françaises", a-t-il fait valoir.

François Hollande n'a toutefois pas abordé avec eux la question qui fâche: leurs pratiques d'"optimisation fiscale" qu'il avait jugé "pas acceptable" à quelques jours de son départ pour les Etats-Unis.

Selon des informations de la presse, Google, dont le patron était donc à sa table mercredi, se serait vu infliger par le fisc français un redressement qui pourrait atteindre un milliard d'euros. Quant à Yahoo, il vient d'annoncer que ses services en Europe, Afrique et Moyen-Orient seraient désormais gérés par une seule entité basée en Irlande tout en soutenant que "cela ne change rien" pour lui en matière d'impôts.

Le président y a toutefois fait allusion devant la communauté française de San Francisco réunie dans un grand hôtel de la ville: "il y a aussi des conditions à respecter, des règles fiscales" et ces questions devront être réglées à l'échelle européenne.

François Hollande devait regagner Paris jeudi à l'issue d'une visite de trois jours marquée par un "dîner d'Etat" somptueux offert par le couple Obama à la Maison Blanche.

La coopération franco-américaine actuelle aurait été "inimaginable il y a seulement dix ans", avait relevé le président américain Barack Obama lors des toasts de ce dîner tandis que son homologue français saluait une relation désormais parvenue à "un degré exceptionnel de proximité et de confiance".

ha/ob

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