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Des marbres pillés à Pékin vont revenir de Norvège en Chine

Des marbres pillés à Pékin vont revenir de Norvège en Chine

Sept colonnes de marbre qui décoraient l'ancien Palais d'été de Pékin, mis à sac en 1860, vont faire leur retour en Chine au terme d'un accord avec un musée norvégien où elles étaient exposées, a rapporté mercredi la presse chinoise.

Ces objets proviennent de la collection du général Johan Wilhelm Normann Munthe (1864-1935), qui a vécu de 1886 à 1935 en Chine, où il s'était lié avec Yuan Shikai, un officiel qui s'était auto-proclamé empereur en 1915. Cette collection est désormais propriété du musée des beaux-arts Kode de la ville de Bergen.

Le retour des sept piliers sculptés est prévu par un accord tripartite entre le musée Kode, l'Université de Pékin et un promoteur immobilier chinois, Huang Nubo, qui s'est engagé à verser un don de 10 millions de couronnes (1,2 million d'euros) à l'établissement norvégien, a expliqué le journal China Daily.

Huang Nubo est connu pour défendre le projet d'un immense complexe touristique dans une région reculée d'Islande.

Les marbres reviendront en Chine en septembre et seront exposés, après restauration, à l'Université de Pékin, a précisé le China Daily.

Cette annonce intervient dans un contexte de coup de froid durable sur les relations diplomatiques entre Pékin et Oslo, depuis l'attribution du prix Nobel de la paix au dissident chinois emprisonné Liu Xiaobo en 2010.

En octobre 1860, durant la seconde guerre de l'opium, le Palais d'été et ses jardins, édifiés par les empereurs Yongzheng et Qianlong, furent pillés et brûlés par la soldatesque française et britannique.

Ce saccage a représenté pour les Chinois une humiliation et un traumatisme qui demeurent encore vivaces aujourd'hui.

Pékin demande par principe aux musées et aux collectionneurs étrangers de restituer les trésors volés en 1860 au Palais d'été de Pékin, mais le retour de certains de ces objets en Chine est souvent l'oeuvre d'intérêts chinois privés.

La razzia n'a pas été aussi simple que la version officielle voudrait le faire croire: des pièces pillées ont parfois été emportées par des Chinois ou ont pu être achetées légalement longtemps après, comme ce fut le cas pour deux fameux bronzes de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé.

En février 2009, la vente (finalement avortée) par Christie's de ces têtes de rat et de lapin avait provoqué une polémique avec la Chine.

La famille du milliardaire français François-Henri Pinault, propriétaire de Christie's, a finalement restitué l'an dernier ces deux bronzes.

seb/glr

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