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"Aimer, boire et chanter", dernière fantaisie du cinéaste français Alain Resnais

"Aimer, boire et chanter", dernière fantaisie du cinéaste français Alain Resnais

Le cinéaste français nonagénaire Alain Resnais a dévoilé lundi à la 64e Berlinale "Aimer, boire et chanter", une fantaisie entre théâtre, cinéma et bande dessinée avec six comédiens tout à la joie de leur texte.

"J'ai essayé de réaliser ce que Raymond Queneau appelait dans +La Saint-Glinglin+, "la brouchecoutaille," une sorte de ratatouille, en cassant les barrières entre cinéma et théâtre pour gagner en liberté", explique dans les notes d'intention du film Alain Resnais, 91 ans, qui n'a pu se rendre à Berlin en raison de problèmes de hanches.

"Alain aime faire ce que les autres ne font pas", a résumé sa compagne et muse Sabine Azéma lors d'une conférence de presse. "Il aime toutes les formes de spectacle, tous les arts et aime les réunir. C'est quelqu'un d'extrêmement joyeux".

"Aimer, boire et chanter" est tiré de la pièce "Life of Riley" du dramaturge britannique Alan Ayckboum que Resnais a déjà transposé au cinéma dans "Smoking/No Smoking", Ours d'argent à Berlin en 1993 ,et "Coeurs" en 2006.

A l'instar de la pièce de Samuel Beckett "En attendant Godot", les personnages du film parlent beaucoup d'un autre, George Riley, sans que jamais il n'apparaisse.

Dans la campagne du Yorkshire, trois couples. L'annonce de la maladie de leur ami Riley, dont les jours sont comptés, va bouleverser leur vie.

Lorsque le médecin Colin (Hippolyte Girardot) apprend par mégarde la situation à sa femme Kathryn (Sabine Azéma), il ignore que Riley a été son premier amour.

Jack, mari volage (Michel Vuillermoz), a confiance en sa femme Tamara (Caroline Silhol) jusqu'au jour où elle doit jouer dans leur troupe de théâtre amateur des scènes d'amour appuyées avec son meilleur ami, Riley.

Jack tente alors de persuader Monica (Sandrine Kiberlain), femme de George qui vit avec le fermier Simeon (André Dussolier), de revenir auprès de son mari pour l'accompagner dans ses derniers mois.

Le tout se déroule devant de grandes toiles peintes façon décors de théâtre pour représenter les domiciles des couples où l'action se déroule alternativement.

Avant chaque changement de lieu, des dessins représentant les maisons des uns et des autres situées en ville ou à la campagne apparaissent à l'écran. Ils sont signés Blutch, un des plus grands auteurs actuels de BD.

Blutch s'est dit ravi lundi "de participer pour une fois de la première à la dernière minute" du film alors qu'avant celui qui fait l'affiche "arrive en dernier, quand le repas se termine"

La passion de Resnais pour la bande dessinée est connue. Blutch avait réalisé l'affiche de son précédent film, "Vous n'avez encore rien vu". D'autres auteurs de BD en ont signé d'autres comme Enki Bilal, tandis que le cinéaste avait consacré au monde des bulles "I want to go home" en 1989.

Dans sa nouvelle comédie, le réalisateur de "Vous n'avez encore rien vu" en 2012 poursuit également sa déclaration d'amour au texte et à des comédiens qui le savourent.

Et pourtant, les premiers mots prononcés semblent hésitants. Ce ne sont pas les vrais dialogues du film, mais le début des répétitions dans un des couples.

Le film semble se construire en même temps que la troupe amateur progresse dans son travail. Le spectateur peut alors mieux apprécier les méandres et les rebondissements de l'histoire.

Le producteur d'Alain Resnais, Jean-Louis Livi a enfin profité de la tribune berlinoise pour dénoncer les difficultés rencontrées pour financer les films du cinéaste parlant d'une situation "indigne" et "injuste".

dafjb/ai

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