Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Un dernier budget déficitaire pour Jim Flaherty

Un dernier budget déficitaire pour Jim Flaherty
CP

Pour son dixième budget, le ministre des Finances, Jim Flaherty, devrait confirmer mardi après-midi que le Canada se dirige vers un déficit moins élevé que prévu cette année et un surplus plus élevé en 2015, année électorale.

Le mois dernier, le ministre Flaherty a souligné qu'il présentera un « budget transitoire », sans hausse d'impôts ni compressions dans les transferts aux provinces.

L'emploi devrait occuper une place importante dans ce nouveau budget, comme l'an passé, surtout que l'une des principales propositions du précédent budget, les subventions à l'emploi, n'est toujours pas en vigueur, faute d'un accord avec les provinces.

Vendredi dernier, après l'achat de nouveaux souliers à Toronto, Jim Flaherty a confirmé que la croissance économique serait au coeur de son budget et que de nouvelles initiatives pour stimuler la création d'emplois étaient prévues.

Dans sa plus récente mise à jour économique, en novembre, M. Flaherty anticipait un excédent de 3,7 milliards de dollars en 2015-2016, mais il se donnait une marge de manuvre en incluant un coussin de 3 milliards de dollars, ce qui signifie que l'excédent pourrait atteindre près du double des prévisions officielles, juste avant les élections d'octobre 2015.

Internet haute vitesse pour tous

Parmi les investissements que le gouvernement fédéral compte faire pour favoriser l'emploi et la croissance économique, il prévoit élargir l'accès à Internet haute vitesse en région rurale.

Ainsi, 280 000 ménages qui n'y avaient pas accès pourront y être branchés, une mesure qui mènerait à un « accès quasi universel au Canada », indique le ministère des Finances.

L'accès à un réseau performant devrait permettre aux régions rurales de participer à l'économie numérique et de faciliter l'accès à l'information et aux marchés pour les petites et moyennes entreprises, précise Ottawa.

Les détails de ce nouveau programme devraient être connus dans les prochains mois.

Fractionnement controversé

Le prochain budget pourrait aussi être l'occasion pour Stephen Harper de réaliser l'une de ses plus importantes promesses de la dernière campagne électorale : celle du fractionnement du revenu pour les couples qui ont des enfants. Grâce à cette mesure, quelque 800 000 couples pourraient être autorisés à transférer 50 000 $ d'un conjoint à l'autre.

Cette idée est toutefois dénoncée par les économistes, tant de la gauche que de la droite.

Pour David MacDonald, du Centre canadien de politiques alternatives, cette mesure ne sera bénéfique que pour la tranche des 5 à 10 % les plus riches de la population et privera Ottawa de 3 milliards de dollars.

Les familles dont le revenu annuel est inférieur à 100 000 $ économiseraient au mieux un peu plus de 900 $ en impôts. Celles qui font moins de 50 000 $ économiseraient environ 20 $ par année.

Jim Flaherty se dit prêt à écouter les critiques et se donne un an pour trouver la formule qui lui permettra de séduire la classe moyenne avant les élections de 2015.

Le budget devrait aussi inclure un programme pour aider les jeunes à entrer sur le marché du travail ainsi que des dispositions pour niveler les différences de prix sur certains biens entre le Canada et les États-Unis. Aussi, Ottawa devrait mettre de l'avant des mesures pour s'attaquer aux organismes caritatifs qui ont des liens avec des groupes considérés comme terroristes ou le crime organisé.

L'Ontario plaide l'inéquité

Le ministre des Finances de l'Ontario, Charles Sousa, profite du dépôt du budget pour demander à Ottawa de revenir sur certaines de ses décisions concernant les transferts d'argent à sa province.

Depuis 2010-2011, toutes les provinces sujettes à une baisse dans leurs transferts recevaient des paiements de transition du gouvernement fédéral pour s'assurer qu'elles aient le temps de s'ajuster et puissent maintenir les services dont dépendent ces transferts.

M. Sousa déplore qu'Ottawa ait décidé de mettre fin à ses paiements de transition, l'Ontario étant la seule province à avoir essuyé un déclin dans la somme de ses transferts fédéraux. « Cet argent servait à payer des services sur lesquels les Ontariens comptent », dit-il dans sa lettre adressée au ministre Flaherty.

Avec des informations de Daniel Thibeault

INOLTRE SU HUFFPOST

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.