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JO-2014 - Descente: Miller-Svindal, un duel pour l'or

JO-2014 - Descente: Miller-Svindal, un duel pour l'or

L'or de la descente des jeux Olympiques dimanche attise pour un duel au sommet, les convoitises de l'Américain Bode Miller, impérial lors des entraînements à Rosa Khoutor, et du Norvégien Aksel Lund Svindal, quasiment de tous les podiums cette saison.

Miller (1,88 m) et plus encore Svindal (1,95 m) ont l'envergure d'oiseaux de proie qui leur permet de dominer la pente, de voir loin et d'anticiper les choix de trajectoires. Sur une piste tout en courbes, cela compte. Meilleur glisseur de la Coupe du monde, le Nordique est aussi plus lourd, d'autant que l'Américain a perdu entre 10 et 12 kg lors de la saison sabbatique (2012-2013) qu'il s'est accordée pour soigner son genou droit et régler ses affaires privées. Svindal a surmonté une grave chute sur la piste de Beaver Creek (Etats-Unis), en novembre 2007. La saison suivante, il remportait son deuxième grand globe du général en Coupe du monde. Le Norvégien semble indestructible, sur le modèle de l'Autrichien Hermann Maier.

Miller et Svindal ont été champions du monde de slalom géant, d'où leur facilité à négocier les virages, serrés ou plus larges, qui parsèment la pente de Rosa Khoutor. A ses débuts en Coupe du monde, Svindal était un polyvalent, typé super-G, qui reste sa meilleure discipline, alors que Miller a commencé à performer dans les spécialités techniques, avant d'élargir son royaume à la vitesse. Miller est unique dans le choix de lignes, en utilisant ses bras comme un balancier. L'Américain a gagné dans les cinq disciplines en Coupe du monde, dont le slalom, qui n'a jamais été le point fort de son principal adversaire. La chance pour les autres, c'est que l'Américain veut parfois en rajouter dans l'impossible et commet l'erreur qui lui fait perdre la course, comme à Kitzbühel il y a deux semaines.

La descente, et spécialement celle de Rosa Khoutor, exige des qualités techniques et physiques, mais plus encore mentales. Elle requiert de l'engagement, du courage, de la résistance, de la vitesse, autant d'aptitudes qui font la sélection. Svindal a montré sa force morale après le crash de Beaver Creek. Mais, déjà bien avant, quand il avait perdu à huit ans sa mère, en l'honneur de laquelle il porte le patronyme Lund.

Miller s'était perdu aux Jeux de Turin, en 2006, quand ses sorties nocturnes tenaient lieu de trophées. Mais le Bode nouveau s'est assagi depuis qu'il a épousé la belle Morgan Beck, mannequin et beach-volleyeuse, toujours désormais à ses côtés. Interrogé à la veille du jour J, le quadruple champion du monde a affiché sa résolution: "Ca va être difficile de rester calme. Mais je vais être prêt. Je veux gagner." Pour dédier sûrement sa victoire à son frère cadet Chelone, décédé en 2013.

Dans l'ombre des favoris, les prétendants ne manquent pas. "Il y a pas mal d'excellents coureurs qui peuvent monter sur le podium. Ca devrait être une course intéressante et très disputée. Une chose est sûre: il n'y aura pas de surprise", assure le Canadien Erik Guay. Tout près du podium (5e) en 2010, champion du monde l'année suivante, le Québécois en fait partie.

Le Suisse Patrick Küng, l'Italien Christof Innerhofer, le jeune Autrichien Matthias Mayer et le Français Adrien Théaux ont suffisamment de références. Mayer possède en outre le pedigree: son père Helmut fut médaillé d'argent du super-G aux Jeux de 1988, à Calgary.

Le Suisse Didier Défago, tenant du titre, se voit offrir l'occasion unique de devenir le premier dans l'histoire à réaliser le doublé.

Le Valaisan avait causé la petite surprise à Vancouver. Son compatriote Carlo Janka, qui a retrouvé un niveau intéressant, pourrait faire de même. Les Italiens Peter Fill et Werner Heel ou encore l'autre jeune Autrichien, Max Franz, se tiennent en embuscade. L'Autriche attend un champion olympique de descente depuis Fritz Strobl, en 2002. Douze ans, c'est déjà long pour la République du ski.

asc/stp/mam

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