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La crise ukrainienne brouille les Occidentaux

La crise ukrainienne brouille les Occidentaux

La crise ukrainienne a brouillé vendredi les Occidentaux, Angela Merkel jugeant "inacceptables" les propos d'une diplomate américaine, tandis que la journée s'est achevée sur la tentative manquée d'un Ukrainien de détourner un avion turc vers Sotchi.

La rencontre attendue entre les présidents russe et ukrainien, qui devait avoir lieu en marge de l'ouverture des JO de Sotchi, n'a fait l'objet d'aucune communication de source russe ou ukrainienne en fin de journée. "Nous n'avons pas cette information", s'est borné à indiquer le service de presse du Kremlin.

M. Ianoukovitch, qui a rencontré dans la journée à Sotchi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et d'autres hauts responsables étrangers, a assisté à la réception officielle ayant précédé l'ouverture des Jeux et les télévisions l'ont montré à la tribune, saluant l'arrivée des athlètes de son pays, la Corée du Sud.

A peu près au même moment, un passager de nationalité ukrainienne a tenté de détourner sur Sotchi un avion de ligne turc reliant Kharkov en Ukraine à Istanbul, cherchant à pénétrer dans la cabine de pilotage. L'appareil n'a pas dévié de son chemin et l'homme a été arrêté par la police turque à l'atterrissage.

Les services spéciaux ukrainiens ont indiqué que le quadragénaire était ivre et n'avait sur lui aucun engin explosif, a rapporté l'agence Interfax-Ukraine. On ignorait en début de soirée dans quelle mesure cet incident pouvait être lié à la crise politique qui secoue l'Ukraine depuis plus de deux mois, des contestataires occupant le centre de Kiev pour protester contre le rapprochement avec la Russie au détriment d'un accord d'association avec l'UE.

L'entretien de M. Ianoukovitch avec son homologue russe devait se dérouler sur fond d'un scandale diplomatique, après la diffusion sur l'internet de l'enregistrement d'une conversation de la secrétaire d'Etat adjointe américaine Victoria Nuland, qui disait à son interlocuteur, à propos de la politique européenne en Ukraine, que l'UE devait "aller se faire foutre".

La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que ces insultes proférées par Mme Nuland étaient "absolument inacceptables", selon une porte-parole.

Dans la crise ukrainienne, la Russie s'oppose à l'Union européenne et aux Etats-Unis, qu'elle accuse d'encourager la contestation.

Les manifestations ont dégénéré en janvier et ont fait au moins quatre morts et 500 blessés.

La publication sur YouTube d'une bande-son avec les propos de Mme Nuland a été aussitôt relayée sur le compte Twitter de Dmitri Loskoutov, un proche collaborateur du vice-Premier ministre russe Dmitri Rogozine, ancien ambassadeur de la Russie auprès de l'Otan.

Cela a poussé Washington à accuser presque ouvertement la Russie d'être à l'origine du scandale.

Mme Nuland s'est refusée vendredi à tout commentaire, évoquant "une conversation diplomatique privée". Elle a souligné que celle-ci avait été enregistrée avec un "professionnalisme impressionnant", au cours d'une conférence de presse à Kiev.

Les services du chef de la diplomatie de l'UE, Mme Catherine Ashton, ont dit de leur côté "ne pas commenter les fuites de conversations téléphoniques supposées".

Paris s'est également refusé à tout commentaire."Si tous les ministres des Affaires étrangères devaient consacrer l'essentiel de leur temps à commenter les propos tenus par tel ou tel diplomate, nous n'aurions pas le temps de faire autre chose", a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

Pour le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, le fait que la conversation a été "diffusée sur Twitter par le gouvernement russe est significatif du rôle de la Russie".

Moscou a accordé en décembre à l'Ukraine, au bord de la cessation de paiement, des crédits de 15 milliards de dollars et un rabais sur le prix du gaz, après l'avoir dissuadée de signer un accord d'association avec l'Union européenne.

Mais le président russe, Vladimir Poutine, a laissé entendre dernièrement que cette aide pourrait dépendre de la couleur du futur gouvernement ukrainien.

Interrogée sur une éventuelle aide financière internationale, Mme Nuland a dit que cette assistance devrait être "substantielle", mais dépendait des réformes à mettre en place.

"Personne - Etats-Unis, FMI ou Europe - n'offrira de soutien économique à une Ukraine n'ayant pas fait de réformes", a-t-elle déclaré.

La banque centrale d'Ukraine a introduit "par précaution" à partir de vendredi des limitations provisoires des achats de devises étrangères pour tenter d'enrayer le plongeon de la monnaie nationale.

L'agence de notation Fitch Ratings a abaissé vendredi d'un cran la note souveraine de l'Ukraine, à "CCC" contre "B-", assortie d'une perspective négative en raison de l'aggravation de la crise politique dans le pays, invoquant notamment le recul sensible des réserves en devises étrangères.

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