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Maroc/Ceuta: au moins 9 morts dans un nouveau drame de l'immigration clandestine

Maroc/Ceuta: au moins 9 morts dans un nouveau drame de l'immigration clandestine

Au moins neuf migrants clandestins sont morts noyés jeudi au Maroc en tentant de rejoindre l'enclave espagnole de Ceuta, un drame qui illustre une nouvelle fois la lancinante question de la pression migratoire aux portes de l'Europe.

Le corps d'une neuvième victime a été retrouvée en début de soirée par les équipes de secours, a constaté un photographe de l'AFP. Auparavant, la préfecture de Ceuta et des ONG marocaines avaient donné un bilan de huit morts.

Parmi ces victimes figure une femme, d'après la préfecture de M'diq-Fnideq, villes marocaines voisines de Ceuta, sur la côte méditerranéenne.

Au petit matin, plusieurs centaines de migrants d'origine subsaharienne -de 200 à 400 selon les sources-- ont tenté d'entrer illégalement, à la nage, dans l'enclave espagnole.

Un premier bilan, fourni par les autorités locales marocaines, avait fait état de sept morts et 13 clandestins secourus. "Ce drame montre encore une fois les risques pris par les candidats à l'émigration clandestine, au péril de leurs vies", avait relevé la préfecture de M'diq Fnideq.

Interrogé par l'AFP sur place, le président de l'Observatoire du Nord des droits de l'homme, Mohamed Benaïssa, a affirmé qu'une dizaine de migrants avaient, par ailleurs, été blessés dans des violences avec la Garde civile espagnole.

"Les immigrés ont montré une attitude très violente, ont lancé des pierres et d'autres objets contre les forces de sécurité espagnoles et marocaines", a déclaré de son côté la préfecture de Ceuta.

La nationalité des victimes n'a pas été communiquée. Cependant, les Camerounais étaient les plus nombreux parmi le groupe de clandestins, a avancé M. Benaïssa.

En fin de journée, la situation était redevenue calme aux abords de Ceuta, selon un journaliste de l'AFP.

Cette enclave et celle de Melilla, plus à l'est, constituent les seules frontières terrestres entre l'Europe et l'Afrique. Elles sont l'objet de fréquentes tentatives de franchissement de migrants, pour la plupart d'origine subsaharienne, qui cherchent coûte que coûte à rejoindre "l'eldorado européen".

Celles sur Ceuta se font d'ordinaire à pied par la plage, à bord de petites embarcations ou par le poste-frontière, dans des tentatives de passage en force.

Face à l'afflux de migrants, l'Espagne a récemment décidé de renforcer la triple frontière grillagée qui enserre Melilla --longue de 11 km et haute de sept mètres-- en réinstallant des barbelés dans sa partie supérieure. Cette décision a entraîné de vives protestations d'ONG et du parti socialiste (opposition).

D'après une ONG marocaine, plus de 40 migrants sont morts en 2012 et 2013 en tentant d'entrer illégalement dans les deux enclaves. Dimanche, les autorités marocaines avaient annoncé la découverte de cinq cadavres, parmi lesquels quatre Sénégalais, au large de Melilla.

D'autres prennent place à bord d'embarcations de fortune pour tenter de rejoindre le continent européen via le Détroit de Gibraltar, large de quelques dizaines de kilomètres.

Le Maroc, qui compte quelque 30.000 migrants clandestins sur son sol, a récemment enclenché une mesure de "régularisations exceptionnelles". Dans le même temps, la préfecture de Tanger a annoncé un renforcement de la surveillance du littoral nord, et fait régulièrement état de dizaines "d'interceptions".

Plus à l'est, l'île italienne de Lampedusa subit une pression encore plus forte. En octobre, au moins 400 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, avaient trouvé la mort dans le naufrage de leurs embarcations.

Mardi, la marine italienne a indiqué avoir procédé au sauvetage de plus d'un millier de migrants, à bord de huit canots, au cours des dernières 24 heures.

D'après l'Organisation internationale des Migrations (OIM), près de 45.000 migrants au total ont risqué leur vie en Méditerranée en 2013 pour rejoindre les rives italiennes et maltaises, la principale voie empruntée.

En décembre, l'Union européenne a présenté un plan prévoyant un renforcement des patrouilles en mer et dans les airs, de Chypre à Gibraltar. Frontex, l'agence chargée de la sécurité des frontières extérieures de l'UE, a évalué le surcoût de cette présence à 14 millions d'euros par an.

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