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Énergie Est: hausse des émissions polluantes selon l'Institut Pembina

La construction de l'oléoduc Énergie Est entraînerait une hausse des émissions polluantes, selon l'Institut Pimbina
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EDMONTON - Une étude sur les impacts environnementaux du projet Énergie Est conclut que la construction de d'oléoduc se traduira par une hausse des émissions de gaz à effet de serre au pays.

Clare Demerse, auteure de l'étude de l'Institut Pembina, soutient que le projet viendra annuler les gains réalisés grâce à la fermeture des centrales au charbon en Ontario.

La thèse des environnementalistes veut que si l'industrie augmente sa capacité de transporter du pétrole des sables bitumineux, elle augmentera aussi sa production.

L'étude avance qu'Énergie Est, qui doit acheminer du pétrole albertain jusqu'aux raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick, sera ainsi responsable, chaque année, d'émissions de 30 à 32 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES), ce qui équivaut à l'ajout de sept millions de voitures dans notre parc automobile.

Mme Demerse plaide pour que ces impacts sur le climat soient pris en considération par les organismes de réglementation qui se pencheront sur le projet d'oléoduc de la société TransCanada.

«Nous pensons que nous devons réfléchir aux oléoducs non seulement en termes d'impacts pour l'environnement immédiat le long des trajets qu'ils empruntent, mais également dans le cadre d'une réflexion plus globale sur le climat», mentionne-t-elle.

Selon plusieurs partisans du projet, la croissance de l'industrie dépend de la construction de nouveaux pipelines. Tant l'Association canadienne des producteurs pétroliers que l'Office national de l'énergie ont mentionné que la possibilité de tripler au cours des 16 prochaines années l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta dépendait fortement de la construction de nouveaux oléoducs pour «sortir» ce pétrole de la province productrice.

Mais d'autres acteurs croient que le pétrole des sables bitumineux va atteindre les nouveaux marchés convoités peu importe si les nouveaux oléoducs sont construits ou non. Le département d'État américain a adopté cette thèse dans son rapport sur l'oléoduc Keystone XL, déposé la semaine dernière sur le bureau du président Barack Obama.

L'étude de l'Institut Pembina suggère plutôt que pour atteindre ses objectifs de croissance, l'industrie a besoin de tous les projets de pipeline présentement sur la table, en plus du transport ferroviaire.

«Ce que ça signifie, c'est qu'il y a un lien entre tous les projets qui n'iront pas de l'avant et un possible ralentissement de la production des sables bitumineux. De plus, si un des projets d'oléoducs devait avorter, cela créerait de l'incertitude qui se refléterait dans la manière dont les compagnies envisagent l'avenir», croit Mme Demerse.

Le rapport de l'Institut Pembina a amené de l'eau au moulin des organismes québécois de protection de l'environnement, qui souhaitent voir le gouvernement Marois s'opposer au passage de l'oléoduc Énergie Est sur le territoire.

«Énergie Est sera un cancer pour le climat planétaire car il permettra l'expansion des sables bitumineux et menacera l'eau potable de millions de personnes», a tonné le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace, Patrick Bonin.

Greenpeace et l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) rappellent que la production estimée de 32 millions de GES par l'oléoduc Énergie Est chaque année représente plus que le total des émissions du secteur du transport routier au Québec en 2010.

«Le Québec a une position stratégique unique qui lui permettrait, s'il le voulait, de ralentir l'emballement climatique vers lequel les pétrolières et le Canada de Stephen Harper entraînent le monde», a laissé tomber Alain Brunel, directeur climat-énergie à l'AQLPA.

Steven Guilbault, directeur principal chez Équiterre, s'est pour sa part insurgé de voir les politiciens esquiver la question des GES. «Alors que l'Alberta et Ottawa refusent, dans le cadre de leurs processus d'évaluations environnementales, d'étudier la question des GES, est-ce que le Québec va également jouer à l'autruche et prétendre que ce projet n'aura pas d'impacts sur le climat?», a-t-il dit.

Greg Stringham, vice-président de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, réplique toutefois que la quantité de gaz à effet de serre émanant des sables bitumineux ne dépend pas d'un seul projet d'oléoduc. À son avis, le débat sur les émissions polluantes ne s'engage que lors de l'approbation de projets.

S'il est construit, l'oléoduc Énergie Est deviendrait le plus important pipeline en Amérique du Nord, en faisant transiter 1,1 million de barils de pétrole par jour.

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