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Armes chimiques: l'ONU adresse un avertissement sans frais au régime syrien

Armes chimiques: l'ONU adresse un avertissement sans frais au régime syrien

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adressé jeudi un avertissement sans frais au régime syrien, lui demandant d'accélérer le transport hors de Syrie de ses armes chimiques, qui a pris beaucoup de retard.

Le Conseil n'a cependant fixé aucun ultimatum, ni brandi aucune menace de sanction au cas où Damas continuerait de ne pas respecter le calendrier fixé par une résolution contraignante de l'ONU.

Sigrid Kaag, qui coordonne l'opération conjointe de désarmement ONU-OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), a même estimé que Damas ne retardait pas délibérément l'opération, comme l'en accusent les Occidentaux, et notamment Washington.

"Non, la coopération se poursuit", a-t-elle répondu en réponse à la question d'un journaliste à ce sujet.

Le calendrier de destruction de cet arsenal a été fixé par l'ONU dans une résolution qui prévoit des sanctions, voire un recours à la force militaire, en cas de non-respect.

La Syrie doit avoir éliminé toutes ses armes chimiques au 30 juin 2014. Mme Kaag a estimé que ce délai pouvait encore être tenu même si le régime a manqué déjà deux échéances intermédiaires.

Les 15 pays membres du Conseil "demandent au gouvernement syrien de prendre rapidement des mesures pour respecter ses obligations", a déclaré l'ambassadrice de Lituanie Raimunda Murmokaité, qui préside le Conseil en février.

Les armes chimiques doivent être transportées vers le port syrien de Lattaquié "de manière systématique et accélérée", estime le Conseil qui "note les inquiétudes sur le rythme trop lent" de ce processus.

Rejetant en partie les explications du gouvernement syrien, il rappelle que selon l'ONU, celui-ci a désormais la logistique et l'aide internationale nécessaires pour accélérer le mouvement. Mais Mme Murmokaité, de même que Sigrid Kaag, a aussi "salué la coopération" dont fait preuve le régime.

Pour l'instant, moins de 5% des agents chimiques les plus dangereux ont été évacués de Syrie, selon Washington.

Mme Kaag a nuancé ce bilan, expliquant aux journalistes que si le gaz moutarde par exemple ne représentait que 1,5% des armes chimiques syriennes en volume, c'était aussi l'agent chimique le plus dangereux.

Damas devra cependant "redoubler d'efforts" en évacuant un "volume important" de produits toxiques à un rythme régulier, selon un "plan plus détaillé", a-t-elle souligné.

"Le retard n'est pas insurmontable (mais) il est temps d'agir", a-t-elle déclaré au Conseil.

A la sortie de la réunion du Conseil, l'ambassadrice américaine Samantha Power a une nouvelle fois accusé le président syrien Bachar al-Assad de "traîner des pieds" pour se débarrasser de son arsenal. "Il est temps pour le gouvernement Assad d'arrêter de traîner des pieds, d'établir un plan de transport (des armes hors de Syrie) et de s'y tenir". Elle a appelé "tous les pays membres qui ont une influence sur le régime" -- une allusion à la Russie -- à s'efforcer de le convaincre.

La Russie considère de son côté que l'opération de désarmement avance malgré tout et que l'échéance du 30 juin sera tenue.

Seuls deux chargements d'agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et 27 janvier, via Lattaquié, alors que ce sont plus de 700 tonnes d'agents chimiques les plus dangereux qui auraient dû avoir quitté le territoire syrien au 31 décembre.

Mercredi était la date limite pour évacuer 500 tonnes supplémentaires d'agents chimiques dits de "catégorie 2".

Quelque 120 tonnes d'isopropanol doivent en outre être détruites en Syrie d'ici au 1er mars.

Les agents chimiques sont évacués à bord de navires militaires danois et norvégiens vers le port italien de Gioia Tauro, où ils seront chargés sur un navire de la marine américaine spécialement équipé pour les détruire. Ce navire, le Cape Ray, "arrivera bientôt en Méditerranée", a précisé Mme Power.

En retardant l'opération, a-t-elle affirmé, Damas "augmente le risque que ces armes soient utilisées à nouveau par des partisans du régime ou qu'elles tombent entre les mains de terroristes".

avz/gde

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